La situation mondiale est dominée par la situation au Moyen Orient. Liban, Israël, Palestine, Irak, Pakistan, Afghanistan….la liste des pays où les pays impérialistes (USA, Grande Bretagne, France…) sèment le chaos est longue.
Article paru dans l’Egalité n°121
Suite aux attentats du 11 septembre, les Etats-Unis avaient établi une liste noire des pays à attaquer qu’ils ont appelé «l’Axe du Mal» ; des pays musulmans, en majorité producteurs de pétrole qui n’étaient pas assez dociles par rapport aux intérêts de la bourgeoisie américaine. La situation de l’Irak et de l’Afghanistan aujourd’hui démontre toute la barbarie du système capitaliste.
L’Irak au bord de l’explosion
Bien que la situation en Irak ne fasse plus les gros titres des médias, cela ne veut pas dire que la situation est réglée. L’intervention et l’occupation par les forces armées américaines et britanniques ont créé une situation dramatique, dont eux-mêmes ne savent pas comment se sortir, sans même parler du sort tragique subi par le peuple. Il y a une montée inquiétante des combats entre les chiites et les sunnites, faisant craindre un éclatement du pays sur des lignes religieuses et ethniques. Comme d’autres pays du Moyen Orient, l’Irak fut créé de façon artificielle par les Britanniques, mettant dans le même pays des forces ethniques et religieuses qui ne vivaient pas ensemble, en s’appuyant sur ces divisions pour garder le contrôle de la région en fonction de ses intérêts économiques. Les sunnites, qui formaient la majorité de l’élite sous le régime de Saddam Hussein, sont en minorité dans le pays, alors que les régions où se situent les puits de pétrole sont contrôlées par les kurdes au nord et les chiites au sud. Une fois de plus, les impérialistes ont utilisé leur vieille méthode du «diviser pour mieux régner» en s’appuyant sur les différents groupes et milices de chaque communauté, y compris en les intégrant à l’appareil d’état. Par exemple, les milices qui ont participé à l’écrasement de Nadjaf (ville sunnite) étaient en majorité composées de chiites. Le pseudo «gouvernement irakien» est aujourd’hui dominé par les chiites. Dans le Nord, ce sont les kurdes qui menacent de faire sécession s’ils n’obtiennent pas plus d’autonomie dans le cadre du nouvel état fédéral, et revendiquent toujours la ville pétrolifère de Kirkouk. Malgré les affirmations de Bush, la violence ne cesse de croître en Irak. Les mois de juillet et août ont été les plus meurtriers depuis l’invasion du pays en 2003. Les impérialistes sont les principaux responsables du chaos qui règne en Irak et dans la région, comme au temps de la colonisation, leur intervention est brutale (tortures, meurtres…) et ne recherche qu’un seul but : protéger leurs intérêts économiques. L’implication de l’ONU n’a rien changé à cela.
L’Afghanistan aux mains des seigneurs de guerre et des narcotrafiquants
L’administration Bush a vite fait de crier victoire en Afghanistan. Les Talibans étaient censés être anéantis et la démocratie devait triompher. Au lieu de cela, la situation concrète est bien moins florissante. Les narcotrafiquants s’engraissent sur le dos d’une population qui s’appauvrit encore plus. Les forces occidentales n’arrivent même pas à sécuriser Kaboul, et le reste du pays est la proie des seigneurs féodaux et des mafias. La production d’opium a augmenté de 59% en 2006 et les ravages de cette drogue parmi la population (chez les plus pauvres, les femmes et aussi les enfants) sont dramatiques. Kaboul est le théâtre de groupes d’enfants livrés à eux-mêmes survivant en volant et en portant des colis pour les trafiquants, se droguant pour tromper la faim…La moitié sud du pays est aujourd’hui dominée par les talibans, qui multiplient les attentats suicides. Leur soutien est renforcé par le fait que les promesses de développement des impérialistes n’ont pas été tenues (82 milliards de dollars pour les opérations militaires contre 7 milliards pour le développement). L’intervention des impérialistes, loin d’améliorer la situation des afghans et afghanes les a précipité encore plus dans la misère et la guerre.
Retrait immédiat des troupes !
Les impérialistes sont les seuls responsables de cette situation en Irak et en Afghanistan et dans tout le Moyen Orient. Pour trouver un début de solution, il faut le retrait immédiat et inconditionnel des troupes impérialistes (ONU compris). C’est la condition sine qua non pour permettre aux peuples de ces régions de prendre en main leur propre pays. Mais il est évident que cela ne règlera pas tout. Ce qu’il manque cruellement c’est une alternative politique et économique viable à ces peuples, pour que la barbarie capitaliste ne continue pas sous un autre visage après le départ des troupes. En même temps que les travailleurs et paysans pauvres d’Irak et d’Afghanistan luttent pour leur autodétermination, une lutte contre les alliés de l’impérialisme dans ces pays doit être menée. C’est en luttant pour une rupture avec le capitalisme et l’impérialisme que les peuples de ces pays pourront contrôler eux-mêmes leurs ressources et ainsi utiliser ces richesses pour satisfaire leurs besoins, au lieu d’engraisser les multinationales occidentales.
Par Virginie Prégny
