Paix ou guerre permanente au Proche-Orient ?

La dernière guerre au Liban et les incursions de l’armée israélienne dans la bande de Gaza ont une fois de plus montré la volonté de l’impérialisme américain et de son allié Israël de remodeler la région selon leur vision d’un Moyen-Orient sous la tutelle de l’impérialisme US. Cette tentative a coûté la vie à environ 1300 Libanais, des milliers ont été blessés et 1 million de personnes ont dû fuir les bombardements. Cette attaque contre le Liban a détruit le pays, sans détruire le Hezbollah.

Article paru dans l’Egalité n°121

L’attaque avait comme objectif de réaffirmer l’hégémonie militaire et économique de l’Etat d’Israël et de celle de son allié américain dans la région. Il s’agissait de détruire l’économie libanaise, concurrençant celle d’Israël et de soumettre le Liban. Cette attaque devait également montrer à l’ensemble du Moyen-Orient et en premier lieu à l’Iran que l’impérialisme israélien financé par les Etats-Unis était encore en état de mener et de gagner une guerre.

Or, c’est exactement le contraire qui s’est produit. Soutenu par les états iranien et syrien et surtout par de larges masses arabes considérant le Hezbollah comme la seule force capable d’exercer une véritable résistance armée à l’armée israélienne, le Hezbollah n’a pas été détruit, l’objectif de réaffirmer sa position au Proche-Orient à tourné à l’échec pour la classe dirigeante israélienne. Pire, l’armée israélienne est contrainte de se retirer du Sud Liban, elle est aujourd’hui prête à négocier pour échanger les deux soldats israéliens qui avaient servi comme prétexte pour détruire le Liban, contre des prisonniers arabes en Israël.

Echec pour la classe dirigeante israélienne

Et surtout, au lieu de  » réorganiser  » le Moyen-Orient selon les besoins de ressources, de marchés et finalement de profits des capitalistes américains et israéliens, ce sont les travailleurs israéliens, qui ont vécu la guerre dans leur rôle de réserviste et qui aujourd’hui demandent des comptes au gouvernement israélien dirigé par le premier ministre Olmert. Israël connaît une crise économique, un cinquième de la population vit sous le seuil de pauvreté, ce sont notamment ceux qui n’ont pas eu les moyens financiers de quitter le Nord d’Israël touché régulièrement par les missiles du Hezbollah.

Renforcement du Hezbollah

L’échec de l’armée israélienne n’a fait que renforcer les tensions sociales et politiques entre les dirigeants israéliens et la population du même pays. Les réservistes israéliens qui manifestent aujourd’hui dans les rues de Tel-Aviv et qui réclament la démission du gouvernement de Olmert, ont compris que pour le gouvernement israélien il ne s’agissait pas de libérer les deux soldats israéliens capturés par le Hezbollah. Aujourd’hui la position d’Israël et de l’impérialisme américain est encore plus affaiblie au Proche-Orient qu’avant la guerre. La région est devenue encore plus instable, la haine des masses arabes envers l’impérialisme américain et les dirigeants arabes qui n’on même pas su condamner verbalement l’attaque d’Israël sur le Liban s’est manifestée encore plus violemment.

Le Hezbollah s’est avéré être la seul force militaire en état de résister à l’armée israélienne depuis la première guerre arabo-israélienne de 1948. Ainsi le Hezbollah est apparu comme le seul mouvement politique et militaire capable de les défendre contre les agressions de l’impérialisme. En effet, le Hezbollah représente une résistance militaire aux attaques israéliennes, et grâce à ses aides aux pauvres, la construction d’écoles et d’hôpitaux, il jouit d’une grande popularité au sein des masses arabes.

Cependant, en dehors de leurs discours religieux d’une résistance islamique contre l’Etat d’Israël et d’une propagande nationaliste pour le Liban, ils n’ont rien à proposer à la population. Il ne propose aucun programme politique rompant avec l’impérialisme, avec la propriété privée des moyens de production qui est la source des guerres et de l’exploitation des travailleurs ! Il n’offre aucune perspective aux travailleurs !

Nous, La GR/CIO sommes pour une résistance armée aux agressions impérialistes, mais sur des bases de lutte de classes. Nous étions, pendant la guerre, pour des comités de défense interethniques, interconfessionnels des travailleurs du Liban pour défendre leur terre contre l’agression de l’Etat israélien. Les capitalistes, les dirigeants des pays sont nos ennemis, les guerres qu’ils déclenchent pour s’assurer leur taux de profit, en saisissant les ressources et marchés, ensanglantent des régions entières.

Troupes impérialistes hors du Moyen Orient !

En Irak, en Afghanistan, au Liban, le capitalisme montre un de ses visages les plus barbares. Comme toujours ce sont les populations civiles, c’est-à-dire les travailleurs, qui déplorent les victimes et qui portent le fardeau des destructions de guerres. Le capitalisme est basé sur l’exploitation, l’oppression et des guerres pour s’assurer les marchés, ressources et profits dans le monde. Sous le capitalisme il n’y aura pas de paix au Proche-Orient !

En 1988, en pleine guerre civile, les travailleurs libanais chrétiens et musulmans étaient en grèves contre les bas salaires, l’inflation et l’abaissement du niveau de vie et en même temps un million de personnes manifestaient à Tel-Aviv pour que l’armée israélienne se retire du Liban. Un exemple pour l’union qui fait la force des travailleurs dans la région contre les capitalistes. Les travailleurs des pays impérialistes et de ceux qui sont dominés par l’impérialisme ont besoin d’une organisation démocratique de l’économie selon leurs besoins pour que le chaos et la barbarie du capitalisme aient une fin. Seuls les travailleurs peuvent, en s’unissant par-dessus les frontière des Etats, s’opposer à l’exploitation capitaliste, ses guerres meurtrières et construire une société libérée de l’exploitation de l’homme par l’homme et des guerres incessantes !

Par Adrien Vodslon