Ukraine : la paix n’est pas sur l’agenda capitaliste

D’abord parce Poutine est coincé, surpris par la résistance. Et le soutien occidental n’est pas enclin à servir les intérêts du peuple ukrainien. Il s’agit avant tout d’enjeux géopolitiques et économiques : asseoir la position de l’Otan en Europe de l’Est, limiter les ambitions des capitalistes russes et lancer un avertissement à la Chine quant à Taïwan. D’ailleurs les divisions se dévoilent : si certains veulent un retour de tous les territoires envahis – Crimée comprise- dans le giron de Kiev, l’Allemagne, par sa très grande dépendance énergétique, veut une paix rapide quitte à des concessions territoriales de l’Ukraine.

La classe ouvrière ukrainienne ne peut compter que sur elle-même pour organiser une défense à la fois territoriale et de ses intérêts. Croire qu’elle aurait un intérêt à s’organiser avec ceux qui la veille de la guerre attaquaient le droit du travail ukrainien, c’est l’amener à se sacrifier. C’est le maintien au pouvoir de ceux qui partagent des intérêts avec les capitalistes russes et occidentaux et qui lui font payer le coût humain et économique de ce conflit. Plus que jamais la construction d’un mouvement ouvrier indépendant est indispensable en Ukraine et en Russie contre l’élite capitaliste de gangsters à la tête du pays.

Article paru dans l’Egalité n°212