Grande-Bretagne : Blair déclare la guerre aux services publics

Jarvis, l’entreprise conseil en ingénierie qui avait été chargée par la police d’enquêter sur l’accident ferroviaire de Potters Bar l’année dernière, s’est vu attribuer un contrat de trois ans par le gouvernement pour aider à sauver les établissements scolaires « défaillants ».

Article paru dans l’Egalité n°101

L’accident de Potters Bar a tué 10 personnes. Après ce drame, les syndicats du rail ont déclaré que Jarvis, la plus grosse boîte de maintenance ferroviaire britannique, qui était responsable de la maintenance de ce secteur, devrait être poursuivie pour avoir failli à sa mission d’entretien des rails.

Est-ce ce que Blair voulait dire quand il a déclaré que la politique intérieure du gouvernement après la guerre en Irak serait plus  » radicale  » ?

Qu’est-ce qui pourrait être plus radical que de confier une mission éducative à une entreprise qui ne peut même pas mener à bien le travail qu’elle est déjà censée faire ? Le contrat – d’une valeur de 1,9 millions de livres – consistera à conseiller les 700 établissements scolaires que le gouvernement considère comme les moins performants. Jarvis n’a jamais reçu un tel contrat dans le domaine éducatif auparavant.

Les ministres du New Labour menacent de fermer les établissements du secondaire où les élèves ont un taux de réussite aux examens insuffisant. Jarvis a été chargée de  » disséminer de bonnes pratiques  » au sein des autorités éducatives locales.

De bonnes pratiques ? Qu’est-ce que cela peut signifier pour des entreprises comme Jarvis ? Mais le New Labour adore Jarvis, en faisant son principal conseiller technique pour des opérations de sécurité sur le métro londonien.

Ce nouveau contrat éducatif passe les bornes. Remettre l’avenir des enfants entre les mains d’une société dont le seul talent consiste à augmenter ses profits est criminel.

Enseignants, parents et étudiants doivent s’unir pour s’opposer à cette flagrante privatisation.

Par Pascal Grimbert