Grand marché transatlantique Levier potentiel de l’ultra-libéralisme

Dans le dos de tout le monde sauf du grand patronat et des technocrates, l’UE et les USA discutent et négocient un traité de commerce devant instaurer le Grand marché transatlantique (GMT ou TAFTA).
Comme le dit l’association Attac : « Le partenariat transatlantique serait un des accords de libreéchange et de libéralisation de l’investissement les plus importants jamais conclus, représentant la moitié du PIB mondial et le tiers des échanges commerciaux. »
Aucune législation, ou accord de type convention collective pouvant être une entrave au « libreéchange » ne saurait être admise. Toute législation sociale, tarifaire, sera remise en cause si ce traité est signé. La « liberté » (celle d’exploiter les autres en fait) sera une contrainte économique et aura ses outils juridiques. Par exemple, les multinationales pourraient saisir une sorte de « tribunal » de cette zone de libre échange quand elles estiment que des normes sont une entrave à la liberté d’entreprendre ou d’investir. On pense tout de suite aux gaz de schistes dont l’exploration pourrait alors reprendre en vue d’une exploitation.
Mais c’est loin d’être le seul secteur concerné : normes sanitaires, sociales, qu’elles soient plus favorables du côté européen ou du côté américain de l’Atlantique pourraient ainsi être toutes remises en cause.
Il est possible que les oppositions d’intérêts entre deux des plus grandes économies mondiales soient plus fortes et empêchent d’aboutir à un accord comme cela s’est produit plusieurs fois par le passé (abandon des traités GATT, ACTA…) mais pour le moment, cela indique surtout dans quelle voie va la commission européenne et les partis pro-UE. Pour la défense des acquis sociaux, sanitaires et environnementaux, non au GMT !

par Alexandre Rouillard