Espagne: incendie à Valencia, un lourd bilan pour la population

Un terrible incendie s’est déclaré le jeudi 22 février dans un immeuble à Campanar, dans la communauté valencienne en Espagne. Le bilan actuel est de 9 morts, un disparu et de nombreux blessés. La Gauche Révolutionnaire apporte tout son soutien aux proches des victimes et aux rescapés. L’immeuble de 14 étages comprenait 138 logements dans lesquels vivaient 450 personnes. Une unité médicale d’urgence a été déployée, l’Unidad Militar de Emergencias (UME) ainsi que tous les pompiers disponibles, pour venir en aide aux habitants et contrôler les flammes. Le bâtiment n’est plus qu’un immense tas de cendre au milieu d’un périmètre de sécurité.

À qui la faute ?

La construction de l’immeuble n’a été achevée qu’en 2009. Bien que très récente, la tour s’est transformée en gigantesque brasier en quelques minutes seulement, piégeant ses habitants. Les flammes se sont vite étendues à tout le bâtiment, poussées par des vents de 60 km/h et embrasant le polyuréthane utilisé comme isolant thermique. L’enquête devra déterminer les circonstances précises. De ce que l’on sait aujourd’hui, l’aluminium et le polyuréthane, extrêmement inflammable, ont été utilisés lors de la construction selon les normes de 1996, et non celles votées par le gouvernement espagnol en 2007, qui ont tardé à se mettre en place. La société immobilière responsable de la construction, FBex, alors actionnaire à plus de 49 %, était à l’époque en proie à la faillite. L’utilisation de matériaux peu coûteux pour une construction bâclée dans l’urgence des dettes financières, aura coûté la vie à au moins 9 personnes, et en aura détruit bien plus.

Solidarité… et colère !

Le quartier s’est immédiatement mobilisé massivement en soutien aux habitants, des associations organisent des collectes de vêtements et de nourriture, de médicaments et de produits de première nécessité. Avec l’énorme affluence, elles ont même dû appeler à cesser les dons, par manque d’espace de stockage. Des relogements sont en cours, et des associations d’usagers poussent les assurances à ne pas répéter le retard d’indemnisation qui a durement touché les habitants de La Palma, lors de l’éruption volcanique de 2021.

Cet épisode rappelle amèrement celui de Grenfell, à Londres, où une tour d’habitations a pris feu le 14 juin 2017, laissant un terrible bilan de 72 morts. La loi anglaise n’exigeait alors qu’un escalier par immeuble, et des matériaux bon marché.

Le problème de la sécurité des logements est une urgence vitale mondiale. La gestion des logements devrait être publique, sous contrôle de la population et non des actionnaires, pour privilégier la sécurité et non la rentabilité. Chercher à faire du profit sur nos lieux de vie, c’est mettre nos vies en danger ! Une mobilisation massive de la population est nécessaire, afin d’exiger des études de sécurité indépendantes et la mise aux normes de tous les bâtiments vétustes, récents ou non, dans lesquels il y aurait le moindre risque pour nos vies ! C’est en décidant collectivement comment construire les logements, sur la base de nos besoins et non d’une logique capitaliste, qu’on vivrait mieux, pour moins cher et en sécurité.

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