Encore un cadeau aux compagnies autoroutières

barrière-de-péageL’année 2015 avait commencé avec bruit : les compagnies autoroutières qui augmentent chaque année leurs tarifs de bien plus que l’inflation allaient voir ce qu’elles allaient voir. Menace de nationalisation, puis de gel des tarifs, puis obligation de hausse modérée puis… plus rien. Au contraire, elles vont bénéficier d’une rallonge de deux ans de leur contrat de concession !

Le problème, selon le ministre de l’économie Macron, c’est que si l’Etat avait imposé le gel des tarifs ou résilié les contrats, alors « sa parole aurait été remise en cause ». Evidemment c’est grave.

Les salaires gelés, le chômage qui augmente, les privatisations qui continuent, passe encore, mais la « parole de l’Etat remise en cause »… on en tremble encore.

Du coup, pour vraiment montrer de la bonne volonté, le nouvel accord signé interdit une marge de profit supérieure à… 30 % ! Là vraiment, ça se verrait trop que c’est juste une rente pour gros groupes capitalistes (dont les employés touchent à peine mieux que le SMIC). Donc, si vraiment les compagnies n’arrivent pas à se limiter à 29,9% de profit sur le dos des automobilistes, ce serait du « surprofit » d’après l’accord. Et donc les concessions seraient reprises en main par les « pouvoir publics » (bon en fait l’autorité de régulation qui refilera ça à une compagnie qui arrive à gérer sa gourmandise).
Comme ça se voit un peu qu’on nous fait les poches pour un investissement minimal et surtout au moyen de péages coûteux et inutiles puisqu’ils génèrent d’interminables bouchons quotidiens pour de nombreux travailleurs, il est demandé aux compagnies de mettre un peu plus dans l’investissement. Mais vraiment un petit peu : 100 millions d’euros à un fond de la Caisse des dépôts, et un milliard pour les infrastructures routières que les compagnies devront payer sur la durée de leur concession autrement dit jusqu’en 2030 pour la plupart. L’effet d’annonce de 3,2 milliards fait par Valls et Macron est de la poudre aux yeux, car très étalé dans le temps. Les compagnies engrangent chaque année un chiffre d’affaire de plus de 18 milliards d’euros… tout en investissant au minimum, notamment dans les aires de repos.

Et si les tarifs sont gelés pour 2015, ils ne le seront pas en 2016 et 2017. Tout va bien donc, la parole de l’Etat est respectable aux yeux des compagnies d’autoroutes qui sont grandes gagnantes de ce que cet accord permet de fait aux augmentations de continuer.
Suppression des péages, nationalisation des autoroutes sans indemnités pour les compagnies, mise en place d’une fiscalité fortement progressive, notamment en fonction du poids, et indexée sur les revenus,… les personnels pourraient être employé à des activités vraiment utiles sur les aires d’autoroute et les échangeurs. Autant de chose qu’un gouvernement réellement au service des travailleurs et de la population pourrait mettre en place.

Alex