La défaite de Macron et de sa politique aux législatives rend la situation difficile pour eux. La politique qu’il voulait mettre en place se retrouve perturbée par le fait qu’il n’a pas de majorité à l’Assemblée nationale.
La 1ère ministre a refusé de se soumettre au vote de confiance, c’est-à-dire le vote qui permet d’accorder un soutien à la politique menée par une majorité à l’Assemblée nationale. Si elle le refuse, c’est que le risque de le perdre est trop grand et cela aurait des conséquences lourdes. Mais l’absence de confiance donnée ne permet pas d’asseoir la légitimité du gouvernement Macron : la crise institutionnelle s’approfondit.
Dans son discours de politique générale du 6 juillet, Borne a fait des appels du pied aux oppositions pour travailler sur une politique commune en essayant de faire des compromis.
Le groupe Les Républicains, qui est le plus proche du groupe présidentiel, ne veut pas entendre parler de compromission pour continuer d’exister. Il doit chercher à se distinguer du groupe présidentiel même si sur le fond, la politique défendue est la même.
Le gouvernement sollicite le Rassemblement National. Et Darmanin se fait l’écho en axant l’expulsion d’étrangers comme son premier projet. Le RN voit déjà son image d’opposition à Macron s’effriter. Au fond, cela leur permet de maintenir leur cap, celui des réformes anti-ouvrières.
La « réforme » des retraites est toujours sur la table
Jugée « indispensable », c’est le grand projet de Macron et des capitalistes. Macron veut la mise en place de cette réforme pour l’été 2023, Borne veut le lancement du travail à la rentrée. Si la retraite à points ne semble pas mentionnée, Macron l’a dit et redit et Borne l’a appuyé, il faudra « travailler progressivement plus longtemps » , voulant ainsi porter la retraite à 65 ans.
La menace sur l’assurance-chômage et les minima sociaux
Le 14 juillet dernier, Macron y est allé d’une énième petite phrase contre celles et ceux qui « bénéficieraient de la solidarité nationale pour réfléchir à [leur] vie » pendant que « ceux qui bossent, paient cette solidarité ». Toujours la même rengaine pour montrer du doigt les privés d’emploi et ainsi préparer les sales coups contre tous, chômeurs et travailleurs.
Si faire travailler les bénéficiaires du RSA continue d’être à l’ordre du jour, c’est sans plus de précisions. Par contre, la volonté de transformer Pôle Emploi en « France Travail », elle, va être mise en route dès l’été. Ils veulent mutualiser la Région et ses formations, le département avec le versement du RSA et l’insertion. Ceci s’accompagnerait de casse des droits.
L’arnaque du « plein-emploi » et des heures supp
Comme l’avait annoncé Macron dans son programme, par exemple par l’indexation de l’allocation chômage au niveau d’offres d’emploi dans un secteur (dont plus de 50% sont frauduleuses !). En clair, leur plein-emploi, c’est l’obligation d’accepter d’être la main d’œuvre là où les patrons le veulent, quels que soient les salaires et les conditions de travail.
De même, au sujet des heures supplémentaires défiscalisées : rehausser leur plafond est avant tout un cadeau en or pour le patronat. Plutôt que d’embaucher, les patrons auront tout intérêt à pousser les salariés à travailler beaucoup plus puisque les heures au-delà de la 35e leur reviendront beaucoup moins cher. Et ce sera autant de cotisations en moins dans les caisses d’argent public qui servent à la redistribution.
Les services publics sont toujours dans le collimateur, particulièrement la santé et l’éducation, qui seront les chantiers de Macron. Le but est de continuer les réorganisations et les restructurations pour rendre ces services publics toujours plus défectueux et d’amener de plus en plus vers le privé et la privatisation de leur partie « rentable ».
La rentrée va être explosive !
En septembre, il va falloir préparer d’immenses grèves et manifestations contre toute la politique de Macron et de Borne et pour des vraies augmentations des salaires. L’inflation menace d’être à 7 % pour 2022, les tarifs de l’énergie explosent. Nous devons imposer le blocage des prix ! Les services publics dont nous sommes tous usagers sont dans le rouge. La colère est partout, des grèves éclatent tous les jours, d’autres se préparent pour septembre. La date du 29 septembre a déjà été annoncée comme journée nationale interprofessionnelle de grève et de mobilisation. Il faut la construire et mobiliser pour dans tous les lieux de travail.
Après la défaite de Macron aux législatives, on ne peut que constater qu’il n’a, bel et bien, aucune base sociale pour soutenir sa politique. La vulnérabilité de sa politique est plus forte, c’est le moment de frapper un grand coup, de construire un rapport de force entre les travailleurs et le gouvernement et les capitalistes.