Élections régionales 2015 : rejet du PS mais pas de soutien ferme à la droite et au FN !

_87060342_87060175Au premier tour des élections régionales, le Front National est arrivé comme le grand gagnant et les autres partis ont été sanctionnés. Au second tour, le FN n’a finalement pas gagné de régions. Qu’est ce que cela signifie ? L’instabilité de l’échiquier électoral et de la représentation politique est très forte. La droite n’a pas réellement réussi à mordre sur le PS comme ces derniers l’avaient fait en 2010 en prenant 21 régions sur 22 par rejet de la politique de Sarkozy. La crise traverse tous les partis politiques des Républicains au PS. Le résultat de ces élections peut se résumer ainsi: Ni Valls, ni Sarko, ni LePen !

Le rejet des politiques du PS et de la droite explique les résultats de ces élections. Le ras-le-bol et la colère ont guidé les votes et l’abstention. Et les politiques du PS et de la droite en sont responsables. Ils n’ont rien à proposer de neuf depuis 30 ans. Il n’y a donc pas de surprise à ce que l’abstention soit haute parmi les jeunes, les salariés (et en particulier les employés et les ouvriers) et les chômeurs. Licenciements, bas salaires, retraites minables et avenir sombre pour les jeunes : la colère est énorme et a de quoi ! A tour de rôle, la droite et le PS gouvernent, sans que leur politique ne se distingue. Le chômage s’est amplifié, les salaires sont insuffisants, les usines et les classes ferment et les perspectives sont bloquées pour une majorité. Alors que la colère sociale est énorme, que la crise entraîne de plus en plus de gens dans la galère, que la confiance dans les politiciens au service des capitalistes est au plus bas, c’est le FN qui sort du lot avec 6,82 millions de voix.

Une partie des électeurs, notamment les jeunes ont donc voulu bloquer le FN lors du second tour en votant, mais sans illusion dans ceux sur qui ils ont porté leur voix. Tout monde sait que, sur le fond, le problème reste entier. Mais nous ne disposons d’aucune force pour le moment qui traduit à gauche cette colère.

A la gauche du PS, lors de ces élections, c’est la division et la désorganisation qui ont été malheureusement la règle. Aucune ligne directrice, aucune indépendance à une échelle large vis-à-vis des partis de pouvoir. Le Front de Gauche est apparu plus divisé que jamais dans ces élections, ne convainquant même pas ses militants d’essayer d’entraîner d’autres gens avec eux. L’annonce de fusion avec le PS par le PCF avant même le 1er tour alors que leur programme dénonce l’austérité de Valls et Macron est totalement incompréhensible. Pourquoi même voter pour le Front de gauche alors ? Et au second tour, le PCF a adopté une attitude identique prônant une union avec le PS et EELV.

Ce n’est pas ce qu’attendaient les militants, les syndicalistes et ceux qui ont de la sympathie pour le Front de gauche… L’union politique avec le PS est impossible. Les salariés qui luttent contre les plans du gouvernement, lois Macron, budgets de misère dans les hôpitaux ou suppressions d’emplois dans le public et le privé le savent plus que jamais.

Face au risque du FN, le front de gauche a fait une fusion de ses listes avec celles du PS. Il a expliqué en coulisse que ce n’était que technique, qu’il ne se liait pas au PS en termes de programme. Pourquoi ne pas l’avoir dit haut et fort ? Pourquoi vanter une soi-disant union de la « gauche »… S’allier avec le PS, c’est se tirer une balle dans le pied. Il est aux commandes et mène une politique d’austérité intensive. Au sein du Front de gauche – notamment au parti de Gauche- et plus largement parmi les militants syndicalistes et les autres courants de la gauche anti austérité, nombreux sont ceux et celles qui rejettent cette tactique et ce programme d’union de la prétendue gauche avec le PS. Comment être crédible contre l’austérité quand, tel Pierre Laurent le dirigeant du PCF, il est dit qu’avec la «victoire de la droite» le Medef a de nouveaux alliés dans les régions ? En Languedoc, la présidente du Medef est sur la liste du PS, en Bretagne, c’est le président de la FNSEA, l’organisation des grands patrons de l’agri-business, qui est dans cette «union de la gauche». Et en Ile de France, Clémentine Autain, l’une des figures de «Ensemble», composante du Front de Gauche qui se définit comme anti capitaliste, figurait en deuxième position derrière Bartolone sur la liste de la «gauche» en Seine Saint Denis…

Ce n’est pas de ces tactiques dont il y a besoin face à la politique de Valls et au PS, mais d’une force d’opposition rassemblant tous ceux et toutes celles qui veulent stopper les politiques antisociales de ce gouvernement.

La résistance est à l’ordre du jour dès maintenant !

Le FN a fait un gros score et gagné 800 000 voix entre les deux tours à l’échelle nationale. Une bonne partie vient du report des votes des listes gaullistes comme Debout la (vieille) France. Mais excepté en Ile de France où il recule entre les deux tours, cette progression montre que pour le moment le FN a, en plus de son électorat classique, servi de vote protestataire pour des couches plus larges de l’électorat. Le FN ne dépasse pas 15% des inscrits et son vote chez les jeunes, les ouvriers et les employés reste faible…

Mais le danger reste là car les causes du score demeurent. Et malgré leur absence de victoire de région, ils vont vouloir faire quelque chose de ces voix. Leur parti est très faible, peu de militants, très peu de cadres et beaucoup d’arrivistes qui se rêvent petits chefs politiciens. Le FN peut donc soit essayer de devenir une force militante. Ce sera très difficile. Il recueille les voix de gens qui espèrent un changement par un coup de baguette magique électorale ; et avec un «programme» qui ne remet jamais en question la cause mêmes des problèmes le système capitaliste et sa loi du profit et de l’exploitation qui pousse dans la misère ou la précarité des millions de personnes. Le FN va surtout essayer de pourrir le débat politique en y ramenant à chaque fois le racisme, les attaques contre les musulmans, ou contre les jeunes, les chômeurs… En face il faut une force militante de masse, capable de lutter contre le FN et donc contre les raisons de son succès, c’est à dire les politiques de Valls ou les attaques promises par la droite.

Les partis LR et PS essaient de freiner les luttes par tous les moyens. Ils font leur propagande dans les médias en agitant la peur du FN, la peur du terrorisme. Ils utilisent le racisme et la répression en allongeant notamment l’état d’urgence. Ainsi les marchés de Noël sont autorisés mais pas les mobilisations pour dénoncer l’hypocrisie des gouvernements qui viennent de faire des nouveaux cadeaux aux capitalistes lors de la COP 21 sous prétexte de protéger le climat…

Nous sommes majoritaires face aux grands patrons, aux actionnaires et aux banques. Ce sont eux, les capitalistes, qui bénéficient de la politique du PS ou de la droite ou qui bénéficieront de celle que mènerait le Front National. Pour pouvoir contrer le FN sur le terrain il faut être clairement indépendante des politiciens du PS et de la droite et lutter face à leurs politiques contre les jeunes et les travailleurs. Nous pouvons tous ensemble combattre le FN, le racisme et le capitalisme. Les luttes de la jeunesse, des travailleurs, celles sur l’environnement, existent et vont s’intensifier. Elles sont autant de points d’appui. Face à tout cela, il faut un parti de lutte des travailleurs et des jeunes contre la politique de Valls et Hollande.

La Gauche révolutionnaire lutte pour un monde débarrassé de la misère, de la guerre et de l’exploitation, un monde sans capitalisme. Résister au racisme et à toutes les discriminations qui nous divisent est un élément important de la lutte pour un autre monde, socialiste. C’est grâce à ces divisions que le système capitaliste tient en empêchant la majorité de la population de s’unir et en permettant à une poignée de gros actionnaires capitalistes de poursuivre leurs profits avec l’aide des gouvernements à leur service ! Il est indispensable de résister et de lutter pour tout changer !

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