Des millions de manifestants pour la solidarité

Près de 4 millions de personnes ont défilé dans les rues de France ce week-end pour dire leur dégoût et leur peine contre les attentats survenus à Paris tuant 17 personnes. Il s’agit d’une mobilisation sans précédent sur ce genre de sujet. Il est clair qu’une grande majorité voulait être unie face à la violence du terrorisme, pour réaffirmer le droit à la liberté de parole et d’expression mais également, pour une large part, leur refus du racisme et de la division.

Les manœuvres de la droite et de l’extrême droite pour récupérer l’émotion et la colère ont échoué. Le FN a été incapable de rassembler plus de mille manifestants à Beaucaire dans le Gard. Ce qui dominait dans les grandes manifestations de ce week-end c’était le refus de tomber dans le piège tendu par les terroristes et les racistes.demo-paris11012015

La manœuvre de Valls-Hollande

Quand on entend parler d’«unité nationale», il y a toujours un danger. D’une part les gouvernants se servent de cela pour diminuer l’opposition des travailleurs et de la population à leur politique, d’autre part, journalistes et politiciens font dans la surenchère nationaliste comme si le pays allait entrer en guerre. C’était à l’opposé complet du sentiment qui dominait les marches dans toutes les villes, souvent calmes et silencieuses mais surtout fraternelles.

Certains ont préféré, au vu des dirigeants mondiaux qui y participaient, boycotter la manifestation parisienne. La présence du roi d’Arabie Saoudite, où le délit d’opinion est puni de coups de fouet, ou du premier ministre israélien Netanyou, dont l’armée a causé la morts de plusieurs milliers de palestiniens, ou encore du premier ministre turc, Erdogan, qui est un des principaux soutien à Daesh en Syrie, et de tant d’autres qui sont les pires guerriers et fossoyeurs des libertés dans leur pays, a révulsé une large partie des manifestants. On peut le comprendre mais pour notre part nous n’avons pas souhaité abandonner la rue aux manœuvres de Valls et nous avons préféré être avec les millions qui ont manifesté leur refus de la haine et du terrorisme. Nous avons participé aux marches partout où nous étions, diffusant notre supplément spécial et n’avons rencontré aucune hostilité, bien au contraire.

Unité contre le racisme et le capitalisme !

Une partie importante de la population en France a choisi cette unité mais certainement sans trop d’illusions dans ceux qui dirigent. Et il est certain qu’une grande majorité continue d’avoir comme première crainte pour 2015 le risque du chômage comme l’indiquait les sondages le 3 janvier dernier.

Il va falloir lutter contre le racisme sous toutes ses formes de l’antisémitisme à l’islamophobie. Et certains politiciens attisent la haine notamment contre les musulmans. Selon un sondage effectué samedi 10 janvier, 66% des sondés rejettent l’amalgame entre « les musulmans qui vivent paisiblement en France » et les islamistes.

Après les dramatiques évènements des 7 et 9 janvier, la mobilisation de masse de ce week end, son caractère majoritairement et fraternel, il ne faut pas laisser retomber les choses. D’autant que Valls tout comme les politiciens de l’UMP et du FN vont continuer à agiter le spectre du terrorisme pour masquer leur incapacité à régler les problèmes sociaux et économiques d’une majorité de la population et continuer à justifier des guerres en Afrique et au Moyen Orient qui sont pourtant précisément la cause de l’apparition des groupes terroristes dont se réclamaient les trois fous furieux qui ont assassiné 17 innocents.

Les travailleurs, les jeunes, doivent être unis pour lutter contre le racisme, quelque soit leur origine. Pour cela, on ne peut pas compter sur Valls, Hollande ou Sarkozy ! Il faut s’organiser tous ensemble pour s’en prendre aux racines du problème, le système capitaliste, l’exploitation et l’appauvrissement d’une majorité au bénéfice d’une petite minorité sur lesquels il repose.