Pour gagner face à ce gouvernement, il faudra que nous soyons tous unis dans la lutte : les syndicats, les partis de gauche, les gilets jaunes, les associations, et que l’on discute ensemble de nos revendications. Cela aurait un effet d’encouragement à se mobiliser pour les travailleurs.
Le mouvement des gilets jaunes a montré que nous avions à convaincre de l’utilité de la grève dans le rapport de force face aux capitalistes, et à construire des syndicats combatifs partout là où nos organisations ne sont pas présentes – en particulier dans les petites entreprises. Ce travail a manqué, y compris dans le mouvement sur les retraites, et il aurait permis d’aller débrayer les travailleurs non mobilisés. Les adhésions dans plusieurs syndicats ont augmenté depuis le début de l’année et pendant le Covid beaucoup de travailleurs ont contacté les confédérations pour avoir des infos. Utilisons tout cela pour former de nouveaux militants et augmenter notre force de frappe.
Nous devons aussi réfléchir dans nos syndicats à quelles revendications unifiantes et mobilisatrices adopter. La CGT appelle à la date du 17 septembre pour revendiquer la semaine de 32h et le contrôle des aides accordées par l’État, sans l’avoir préparée partout pendant l’été. Ce sont des revendications justes mais les travailleurs ne vont pas faire grève massivement pour cela aujourd’hui, car le rapport de force paraît trop faible pour l’obtenir, comparé aux risques de se mobiliser. Cela d’autant plus que la question des salaires est prédominante, encore plus avec le chômage partiel ainsi que les licenciements.
Les directions syndicales ne prennent pas à la hauteur la menace que représente la crise qui commence et tous les licenciements à venir. Elles devraient appeler dès à présent et porter sur la durée une campagne nationale et unitaire contre les licenciements qui sont annoncés, alliant occupations, comités de lutte et manifestations sur les sites menacés. Cette campagne devrait se construire d’une part autour de revendications immédiates comme sur les salaires, déclinées selon les entreprises pour mobiliser localement, d’autre part sur des revendications plus générales qui concernent les droits des travailleurs, des solutions pour sauver les emplois, pour unifier les luttes.
Les syndicalistes de la Gauche Révolutionnaire proposent au débat celles-ci :
- non à la casse des retraites et de l’assurance chômage
- retrait des ordonnances
- non aux violences policières et au racisme
- des augmentations de salaires, qu’ils soient égaux pour tous et toutes au même poste
- aucun licenciement, suppression de poste ou fermeture de site
- un emploi pour tous et toutes, baisse du temps de travail avec embauches équivalentes
- création d’emplois publics dans les secteurs où il y en a besoin : hôpitaux, éducation, transports en commun,…
- l’expropriation/nationalisation des grand groupes, en premier ceux qui licencient, sous le contrôle des travailleurs
Cette campagne doit servir à développer un mouvement de masse pour stopper la politique de Macron et de montrer qu’il faut en finir avec le capitalisme. La crise du covid-19 a montré que nous n’avons pas besoin des patrons, des actionnaires ou des directions des entreprises. Cela doit permettre aussi de discuter de l’alternative au capitalisme dans nos syndicats et des moyens d’y parvenir. Seul une société ou les entreprises seraient en propriété collective de la population et gérées par les travailleurs permettra d’en finir avec notre exploitation : le socialisme.
Louis Matthias