Pour réellement lutter contre les violences faites aux femmes, il faut lutter contre l’exploitation capitaliste

Les rapports sur le sujet sont désastreux. Si les campagnes « me too » et « Balance ton porc » ont permis que plus de femmes dénoncent leur agresseur, ces plaintes ou les campagnes de dénonciation ne sont pas suffisantes pour enrayer le problème à la racine, obtenir une meilleure protection des victimes et éviter celles de demain. Qu’il y ait des manifestations dans le cadre de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes est une très bonne chose. Il faut l’utiliser pour aller au-delà de la dénonciation et s’organiser pour lutter.

Restaurer les acquis et lutter pour l’égalité !

Aujourd’hui les aides sociales baissent, les services publics sont privatisés… Disparition de plannings familiaux, qui nous permettaient d’avoir accès aux soins, à la contraception, à l’information sur la sexualité. Privatisation des hôpitaux, des transports publics qui diminuent en nombre. Suppression par l’ex-ministre du travail Muriel Pénicaud des CHSCT (les comités hygiène et sécurité au travail), où les syndicats pouvaient dénoncer tous les problèmes liés aux conditions de travail et les risques psycho-sociaux. De plus, la baisse des moyens alloués à l’inspection du travail, la facilitation des licenciements… tout cela rend plus difficile la dénonciation du harcèlement et des agressions sexistes.

Sur les lieux de travail, les méthodes de management agressif démontrent bien le lien qui existe entre exploitation et violence. Le harcèlement prend diverses formes, comme par exemple les pressions à la prime de productivité ou pour forcer les salariés à la démission. Des centaines de milliers de travailleurs en sont victimes chaque année, et il y a de nombreux suicides. Les travailleuses peuvent, en plus, également subir le harcèlement sexuel. Mais les DRH, managers ou patrons ne sont pas plus tendres quand ce sont des femmes : leur objectif reste la course au profit en exploitant les travailleuses et les travailleurs.

Comme on le voit avec la question des salaires, ce n’est pas parce que des lois existent que l’égalité est appliquée. Les femmes gagnent toujours, à poste équivalent, de 12,4% (dans le public) à 16,8% (dans le privé) de moins que les hommes (chiffres Insee, juin 2020). Et cela ne changera pas tant que nous n’auront pas un rapport de force suffisamment important de la classe ouvrière face aux capitalistes pour imposer une égalité réelle et des salaires dignes pour chacun.

En finir avec le capitalisme pour en finir avec l’oppression des femmes

Les violences, notamment sexistes, sont le reflet d’une société violente basée sur l’exploitation de la majorité de la population par et au profit d’une minuscule minorité d’actionnaires et d’ultra-riches. L’État capitaliste recourt à la violence de manière toujours plus brutale pour maintenir les conditions de l’exploitation et la domination des plus riches. Et particulièrement aujourd’hui, où le capitalisme traverse une des crises les plus importantes de son histoire. Le mal-vivre et la misère progressent, et la violence avec, nourrie par la frustration et le sentiment d’étouffement qui pourrissent bien des relations humaines, jusqu’au sein des familles, parfois au prix de vies.

Certains courants affirment ou impliquent que l’oppression des femmes est due au comportement des individus, et mettent l’accent sur les différences plutôt que sur les intérêts communs, nourrissant ainsi la division et freinant la possibilité de s’organiser et de se battre ensemble pour changer de société. Ce qui est en jeu, c’est bien une question de division en classes de la société et non pas une question de nature individuelle.

Des campagnes doivent être menées par les organisations du mouvement ouvrier organiser et appeler à soutenir la lutte et dénoncer les violences faites aux femmes. Ces campagnes doivent lier cette problématique à la politique capitaliste de Macron et appeler les femmes à s’organiser avec l’ensemble des travailleurs et des jeunes pour s’y opposer. Tant que durera une société où les capitalistes pourront exploiter les travailleurs et travailleuses, il n’y aura pas de réelle égalité, ni d’ailleurs de réelle démocratie ou sécurité. Seule la fin de la division en classe de la société et la fin de l’exploitation de l’Homme par l’Homme permettront d’en finir avec les bases sociales des discriminations. Et l’unité de la classe ouvrière, au-delà de toutes nos différences de genre, d’orientation sexuelle, de religion, de nationalité… est une nécessité pour y parvenir, dans une lutte de masse, une lutte de classe pour renverser le capitalisme. Rejoins-nous dans la lutte pour un monde socialiste !