Nous rejetons toute forme de racisme et dénonçons fermement les actes antisémites qui ont été menés sur une devanture de magasin et des peintures de Simone Veil. Des actes racistes sont perpétrés chaque année contre des musulmans, des maghrébins, des noirs, des juifs, des asiatiques ou les « migrants ». Et nous les combattons à chaque fois, quelle que soit la « communauté » visée. Ce qu’il manque, ce sont des mobilisations de masse organisées par les syndicats, partis, associations de lutte, contre le racisme et les discriminations.
Il y a trente ans, de telles mobilisations avaient lieu ainsi que des manifestations antiracistes pour dénoncer les meurtres racistes ou les profanations de tombes et refuser les lois racistes et xénophobes. Elles n’existent plus. Du coup, les gouvernements utilisent la faiblesse de la lutte antiraciste pour déverser leur propagande.
Une bande d’hypocrites…
Ils ont tous été moins prompts à dénoncer les actes anti-asiatiques, en particulier contre la communauté chinoise en 2016 et 2017 malgré des meurtres racistes. Et ils sont muets sur les discriminations contre les Roms ou les arabes. Quand la police est envoyée pour harceler les migrants, on ne les entend pas non plus.
En qualifiant d’antisémites le mouvement des gilets jaunes (alors que les tags sur le restaurant Bagelstein avaient été perpétré la nuit précédant la manifestation des Gilets jaunes), et par extension celles et ceux qui le soutiennent parmi la gauche de lutte, l’objectif du gouvernement et de ses soutiens est clairement de ternir l’image de cette mobilisation inédite qui dure depuis 3 mois et d’essayer de rassembler autour de lui la droite et la pseudo-gauche : la lutte contre l’antisémitisme est une manœuvre sur le dos des juifs pour un gouvernement qui n’a aucun soutien dans la population.
….qui veut nous diviser !
Le gouvernement LREM Macron-Philippe et Castaner mène une politique sociale violente contre ceux qui travaillent, contre les chômeurs, les jeunes et les retraités. Ils sont autoritaires et antidémocratiques avec tous ceux qui les gênent. Et c’est en premier lieu contre les étrangers qu’ils le sont. Ils enferment des réfugiés (et leurs enfants) dans des centres de détention et incitent aux contrôles au faciès dans les quartiers avec la BAC.
Aujourd’hui ils cherchent à détourner l’attention et à diviser la majorité de la population en utilisant l’antisémitisme comme un prétexte. En réalité, tout est fait pour renforcer le racisme et toutes les discriminations.
Les dirigeants du PS ont bon dos d’appeler à un front « républicain » sur la question alors qu’ils ont mené une politique similaire lorsqu’ils étaient aux affaires, permettant aux idées réactionnaires et racistes de s’installer et au FN/RN de progresser électoralement.
Pourquoi cette situation ? Tous ces partis défendent une politique dans les intérêts des plus riches, des gros actionnaires, des capitalistes. Dès lors, tous les moyens sont bons pour diviser les travailleurs et la population.
Pour nous : il n’y a pas deux poids, deux mesures !
Nous refusons de nous laisser diviser ou instrumentaliser. La majorité de la population n’a pas comme principale préoccupation la haine des migrants ou des Juifs. En général, la société est même moins raciste (Commission nationale consultative des droits de l’homme, rapport sur l’état du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie en France 2018). Il ne faut jamais minimiser les actes racistes ! Il faut les combattre avec les bonnes armes ! L’envie d’une société tolérante, fraternelle, est largement majoritaire dans la population comme dans les mouvements de grève ou de lutte tel que les gilets jaunes.
La lutte contre toutes les formes de racisme, c’est notre affaire !
Dans le mouvement des gilets jaunes, mais aussi dans le monde du travail, au boulot, dans les lycées et universités, la lutte contre le racisme, l’antisémitisme mais aussi contre toutes les discriminations sexistes, homophobes est un combat indissociable de la lutte pour changer cette société injuste et inégalitaire.
Comme disait Martin Luther King, leader noir des droits civiques aux États-Unis au début des années 60 lors d’une visite aux éboueurs de Memphis : « à quoi cela sert-il d’avoir le droit d’être servis à des comptoirs sans ségrégation si on n’a pas les moyens de s’acheter un hamburger ? » La lutte contre le racisme, l’antisémitisme, est une lutte pour unir les travailleurs, les jeunes, la majorité de la population pour en finir avec ce système qui crée la misère, le chômage, les guerres. C’est une lutte contre le capitalisme !
Par Leila Messaoudi