Carbone Savoie : La lutte des travailleurs s’intensifie contre les licenciements

201406161028-full5% de profit net, c’est le minimum toléré par les actionnaires pour laisser un site industriel ouvert. Sans quoi, c’est la clef sous la porte et les travailleurs sont mis dehors en perdant leurs emplois. Un bras de fer a commencé depuis maintenant presque 2 ans, contre Rio Tinto le groupe anglo-australien actionnaire de Carbone Savoie distribuant un dividende annuel de 2 milliards de dollars, face aux travailleurs de Graphtech filiale du groupe.
Le « plan de sauvegarde » de l’emploi a fait fermer le site de Lannemezan avec 60 personnes licenciées. Le PSE prévoyait aussi 20 licenciements sur les 55 salariés de Graphtech. L’activité de l’industrie aluminium du groupe va être délocalisée en Italie.
Mais c’était sans compter sur la détermination des travailleurs de Graphtech refusant leur mise à mort. Ils ont mobilisé un collectif citoyen très actif et déterminé regroupant toute la population de la vallée de la Tarentaise. Leurs parents avaient déjà subi le même sort avec le démantèlement de Péchiney, jetant plusieurs milliers de travailleurs sur les routes de l’errance, à la recherche d’un nouvel emploi pour nourrir leur famille. Depuis 1974, 5000 emplois ont été supprimés dans cette vallée !
Les travailleurs de Graphtech enchainent les grèves pour dénoncer la désindustrialisation de la vallée, le collectif d’hbaitants a pris de l’ampleur se faisant le relais de la bataille «pour de la sauvegarde de nos usines et de nos emplois».
Rio Tinto pour montrer qui est le chef, pour faire un exemple, et montrer qui commande entre le patronat et les travailleurs, a décidé de fermer le site de Graphtech à la Léchère. Le maire est aussi actif au sein du collectif pour qu’il y ait un repreneur, sinon c’est la désertification assurée de sa petite commune, Notre Dame de Briançon.
Depuis deux jours, les travailleurs grévistes et la population de la vallée bloquent l’usine 24h/24, pour empêcher les camions de sortir et que la direction ne déménage les machines du site. Des mercenaires, des briseurs de grève à la solde du patron tentent de d’intimider les grévistes et de les expulser.
Demain le dossier est entre les mains de Macron qui doit légiférer sur l’avenir du site. Vus l’ampleur et le potentiel explosif de la lutte, Macron ne pourra pas tuer ouvertement les Graphtech. Même si il n’y a rien à attendre de ce gouvernement à la solde du MEDEF, ce n’est que par la détermination des travailleurs et de la population que nous stopperons les licenciements et le capitalisme destructeur de nos vies. Toute notre solidarité avec les Graphtech !

Par Mathieu Jardin