Grèce : 2 mois d’occupation des universités
Depuis début mai, les étudiants grecs occupent massivement les universités et lycées techniques. Fin juin, 415 établissements sur 456 sont toujours occupés.
Les étudiants sont entrés en lutte contre le projet du gouvernement néolibéral de « Démocratie Nouvelle » : faire payer leurs livres (jusqu’alors gratuits) aux étudiants, coupes budgétaires pour les restaurants universitaires, exclusion de tout étudiant ne terminant pas ses études 2 ans après la durée normale de cursus . Ces attaques dégradent encore la situation des étudiants issus de la classe ouvrière, obligés de travailler pour payer leurs études, vu la carence des aides. C’est aussi un ras-le-bol qui s’exprime après plus de 10 ans d’attaques contre le système d’éducation public.
Cette explosion a totalement surpris le gouvernement qui a été contraint de reculer. Celui-ci a annoncé ne plus faire passer sa loi cet été comme prévu. Cela n’a pas suffi à faire cesser la lutte et le gouvernement a encore reculer sur le paiement des livres et les conditions d’exclusion des étudiants. Mais ceux-ci tiennent bon et exigent le retrait total du projet. Cette lutte a entraîné le soutien de la classe ouvrière, avec une journée de grève le 22 juin appelée par la confédération grecque des fonctionnaires et un arrêt de travail.
Pakistan : Révolte paysanne dans les fermes militaires
Au Pakistan, l’état et l’armée détiennent des fermes qui couvrent 67 000 hectares de terre. Plus d’un million de paysans pauvres et leur famille vivent dans ces fermes. Elles sont un héritage de l’impérialisme britannique qui les a créées à partir de 1913 et y a fait venir des centaines de milliers de paysans. ils y travaillaient sous un système où la direction des fermes fournissait semences, pesticides et irrigation et où les paysans recevaient un quart de leurs productions en échange de leur travail.
Depuis 2000, le gouvernement a instauré un nouveau système de contrat dans lequel les paysans doivent payer une redevance mensuelle pour avoir le droit de rester sur leur terre, sous peine d’expulsion en cas de non paiement. En fait, le régime de Musharraf veut clairement virer les paysans, l’ancien système étant maintenant un frein au développement du capitalisme agro-alimentaire auquel le gouvernement compte vendre ces terres.
En réponse, les paysans ont créé l’AMP (Anjuman Muzareen Punjab – Organisation de Paysans du Punjab) sous le slogan radical « Le droit à la terre ou la mort ». C’est une lutte des paysans sans précédent au Pakistan, qui réunit des paysans au delà des divisions religieuses (chrétiens et musulmans). Après une première phase de négociations, les dirigeants des fermes ont fait appel à la police et à des milices paramilitaires pour organiser la répression : arrestation et inculpation des militants, coupures d’eau, d’électricité, du téléphone, blocage des denrées alimentaires. Dans les heurts avec les milices, 7 membres de l’AMP ont été tués .Mais la lutte des paysans continue, avec le soutien de nos camarades du Socialist Movement Pakistan (section pakistanaise du CIO).