Durcissement de la sélection en Master, encore plus d’incertitude pour les étudiant.es

Alors que nous sommes en train de passer par une crise sanitaire mondiale, ce mardi 12 janvier, la ministre F.Vidal a présenté un décret réduisant encore le droit des étudiants à l’accès en Master. Rappelons qu’à la rentrée de 2017, une loi du 23 décembre 2016 a mis en place la sélection des étudiant.es dès le Master 1. Cela a créé à l’époque – et aujourd’hui un peu plus vu le contexte – un climat d’incertitude et d’angoisse chez les étudiants en licence.

La loi votée en 2016 était suivie par un pseudo « droit à la poursuite d’études », qui consistait pour l’étudiant.e à saisir le rectorat de sa région académique dans le cas où il aurait été refusé dans trois Masters. Le rectorat devait donc proposer une alternative avec une inscription dans trois autres masters, dont une dans la région académique.

Manifestation d’étudiants contre la précarité, le 20 janvier 2021 à Paris ( AFP / Alain JOCARD )

Maintenant, pour pouvoir jouir de ce droit de saisir le rectorat, l’étudiant devra avoir été refusé dans cinq masters se trouvant dans au minimum deux établissements différents. Le rectorat ne devra faire que deux propositions dont une seule sera obligatoirement un Master.

Avons-nous réellement besoin de ça dans un contexte aussi critique ? Les étudiants sont actuellement particulièrement à risques, entre Parcoursup, coupes budgétaires, augmentation des frais d’inscription pour les étrangers qui ne tardera sûrement pas à être remise à l’ordre du jour alors qu’elle avait déjà été repoussée, sélection en Master, précarité avec les budgets insuffisants du CROUS, crise du logement, emplois inexistants ou extrêmement précaires… Ajoutons à cela que 16% des étudiants ont connu une dépression sévère depuis le début de la pandémie et 11% d’entre eux ont déjà eu des idées suicidaires !

Notre avenir est dans l’incertitude totale, et tout est fait pour donner des études de qualité aux plus aisés, et laisser les enfants de travailleurs galérer avec une éducation au rabais.

Y’en a assez de ce gouvernement qui n’arrête pas de nous pondre des pseudos lois/réformes qui visent soi-disant à « améliorer les qualités d’enseignements » alors que tous les moyens nécessaires ont été supprimés ; pas assez d’enseignants, fermeture de classes, fermeture de spécialités, moins d’accès au stages pratiques et donc plus de chances d’échouer, etc…
Nous étudiants et étudiantes de la Gauche révolutionnaire battons pour une meilleure qualité d’étude, de santé et de vie, unissons-nous toutes et tous avec les travailleur.es pour lutter contre les politiques et réformes criminelles de la politique capitaliste de Macron, et battons-nous pour le socialisme !

Par Mina Boukhaoua