Les réductions de budget des collectivités territoriales (municipalités et départements) ont été un des axes majeurs des politiques d’austérité menées depuis la fin de la présidence Sarkozy. De manière organisée et planifiée par le gouvernement et la direction du ministère des Finances publiques, des baisses de dotations budgétaires ont été imposées aux municipalités. Et celles-ci s’aggravaient si les mairies ne baissaient pas elles-mêmes les services rendus à la population. Un système de malus a ainsi asphyxié les municipalités. Si les critères, définis par les lois de finances, ne sont pas respectés, la dotation baisse aussi.
Destruction des services municipaux
Cela a eu deux conséquences : les municipalités ont dû s’endetter pour trouver des financements, et elles ont réduit les services publics qu’elles doivent rendre aux habitants.
Conjuguée à cela, la mise en place de Métropoles et Communautés d’agglomérations. Partant d’une idée correcte qui consisterait à mettre en commun les services, l’objectif a été de réduire encore plus ces mêmes services et à diminuer le nombre d’employés. Et qu’elles aient été dirigées par des majorité PS (avec souvent des alliés PCF et Verts) ou par la droite, elles ont toutes menées ces politiques. Que ce soit avec enthousiasme pour donner des services à leurs amis des multinationales (chauffage, restauration, traitements des déchets…) ou en prétextant devoir respecter la « loi ».
Non seulement les habitants y ont perdu beaucoup de services : on ne compte plus les villes où les ordures ne sont ramassées que quelques jours par semaine, avec les risques sanitaires que cela entraîne. Mais aussi les personnels municipaux qui se sont vus ainsi imposer des horaires toujours plus lourds, des conditions de travail de plus en plus dégradées, en se retrouvant à devoir effectuer différentes tâches dans des services sans liens entre eux. Sans parler de ces nombreuses activités autrefois municipales et qui sont désormais déléguées à des entreprises privées (qui se fichent complètement du lien avec la qualité de vie). Ainsi, les privatisations de piscines municipales, quand il ne s’agit pas de leur disparition, qui privent des écoles primaires entières de l’accès à ces structures.
Face à un tel plan organisé, coordonné en haut par les contraintes budgétaires et mis en place en bas par la soumission des élus à la marche du capitalisme, ce plan de destruction massive des services publics municipaux doit rencontrer une opposition organisée. Même s’il faut lutter partout, on ne gagnera pas en se limitant à un combat commune par commune ou même agglomération par agglomération.
Pour une fédération des élus de lutte
Il faut, à l’issue de ces municipales de 2020, que se fédèrent les élus et les équipes de campagne qui se sont battus pour stopper la casse des services publics, ou pour des sujets comme la gratuité de l’eau, des transports en commun, la défense de logements décents et à prix abordables…
Il faut mener bataille en commun pour refuser les limitations budgétaires. Il faut dénoncer la législation antisociale qui empêche les municipalités et les régies de quartier de conserver un monopole public. L’obligation « d’appels d’offres » pour chaque activité transforme les services publics en commerce et permettent aux grandes entreprises de récupérer des « marchés » sur notre dos.Regrouper ces élus, qui pourront ainsi échanger sur leurs situations locales et coordonner les batailles, pour dénoncer les politiques gouvernementales qui écrasent les communes.
La destruction des services publics n’a qu’un seul objectif : rendre payant ce qui était gratuit, exploiter encore plus les employés, tout cela pour le seul bénéfice des multinationales et de leurs actionnaires. Tant au niveau local qu’au niveau national, le combat est le même et il doit être lié.
Récupérons nos services publics, assez de la loi du profit qui détruit tout, pour une fédération des élus de lutte qui organise le combat !
Par Alex Rouillard