Depuis le début de la pandémie, il y a plus de 8 mois, les travailleurs algériens de différents secteurs souffrent davantage de leurs conditions de travail. Durant cet été nous avons assisté à plusieurs lancements de grèves, marches et manifestations des travailleurs pour dénoncer les méthodes frauduleuses, les conditions de travail désastreuses, les salaires minables et la corruption de la direction des entreprises. Du 6 juin 2020 jusqu’à maintenant nous avons ainsi vu la grève des travailleurs de plusieurs secteurs différents, notamment les travailleurs de Numilog.
Face à un tel désastre économique et social, la situation est devenue extrêmement inquiétante pour les salariés qui se font licencier de manière abusive : Numilog (filiale de CEVITAL), GESI-TP (filiale du groupe GITRAMA, une société de BTP), OZGUN construction (entreprise de travaux publics et hydrauliques), et d’autres travailleurs restés sans salaire pendant des mois : briqueterie de Seddouk à Bejaïa, sans salaire pendant 17 mois, briqueterie de R’mila, sans salaire pendant 5 mois, bureau d’étude, sans salaire pendant 4 mois. Sans parler des tentatives de privatisations sur des entreprises à majorité publique dans le secteur du BTP.
En conséquence, près de 250 syndicalistes, notamment de l’UGTA, de la wilaya de Bejaïa se sont réunis pour discuter de la situation, et organisent donc ce lundi 25 janvier 2020, un rassemblement à 9h30 à l’EPB Bejaïa, suivi d’une marche vers le siège de la wilaya pour dénoncer :
- le refus des autorités d’appliquer les nombreuses décisions de justice en faveur de la réintégration des travailleurs de Numilog-CEVITAL
- le libre exercice du droit syndical dans le secteur public et privé, inscrit dans la loi du travail de la constitution algérienne
- la menace de fermeture de certaines entreprises comme Alcovel, Alfaditex, APMC Divindus, Sentex Kherrata, SES Tiab, etc., privant ainsi des milliers de travailleurs de leur seul moyen de vivre
- l’arrêt des poursuites judiciaires à l’encontre des syndicalistes de l’EPB
- les menaces de privatisations de plusieurs entreprises d’électricité (Alcovel Akbou- Briquetterie Seddouk- Sentex Kherrata- Société des céramiques de la Soummam, Alfaditex de R’mila (entreprise de fabrication de textile)
- les nombreuses tentatives d’intimidation et l’acharnement des PDG de l’EPB et des APMC Divindus à l’encontre des travailleurs et des camarades syndicalistes.
Ce n’est pas à l’État bourgeois, à CEVITAL, ou autres entreprises privées, mais aux travailleurs de choisir comment doit être organisé leur outil de production. Ils connaissent leur travail mieux que les patrons qui se prélassent derrière leur bureau à donner des ordres. Et c’est au côté de la population, de manière démocratique et en planifiant selon les besoins de toutes et tous, que l’entretien et la gestion financière de leurs entreprises doivent être décidés. Et pour que cela soit possible, elles doivent être nationalisées. Ce n’est que sous le contrôle des ouvriers que ces entreprises pourront évoluer sans aucune suppression d’emploi, licenciement abusif ou privatisation.
Nous militants et militantes de Gauche révolutionnaire et du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) saluons l’incroyable courage et détermination de ces travailleurs qui n’ont jamais baissé les bras, et sommes toujours et à jamais solidaires avec la lutte de tous les travailleurs et travailleuses du monde qui mènent leur combat depuis des années, contre l’exploitation capitaliste.
Que faire ?
Pour mener à bien ce combat contre le système dirigé par la loi du profit et l’aisance des plus riches, nous devons être unis et organiser ce combat avec un parti doté d’un programme révolutionnaire clair qui doit être construit par et pour l’intérêt de la classe ouvrière, contre l’ennemi capitaliste.
Alors unissons-nous toutes et tous, travailleurs.ses, jeunes et femmes et construisons ensemble un tel parti en Algérie avec l’aide du comité pour une internationale ouvrière (CIO) et des camarades d’El Yassar El thawri/ اليسار الثوري / Thamuɣli Thazelmaḍt, pour une Algérie débarrassée du virus capitaliste.
Pour une Algérie libre, démocratique et égalitaire : une Algérie socialiste !
Mina Boukhaoua
