Fin décembre, après six semaines de grève, les salariés de GRDF ont fait plier la direction et obtenu l’augmentation salariale exigée. La direction de GRDF pensait pourtant avoir gagné la partie en signant un accord pour 2,3 % d’augmentation, bien en deçà des revendications et de l’inflation, avec 3 syndicats (CFE-CGC, FO, CFDT), la CGT restant minoritaire malgré 48 % des voix. Les salariés, techniciens comme employés de bureaux, ont cependant poursuivi le mouvement, bloquant une centaine de sites, et faisant passer en mode gratuit le gaz pour 16 000 foyers. La direction, qui ne s’émeut pas en coupant le gaz en cas d’impayés, a cédé quand les gaziers ont coupé le gaz dans la très chic Neuilly-sur-Seine ! Cette mobilisation forte et déterminée a permis de gagner, en plus de l’augmentation générale, une prime mensuelle supplémentaire allant de 50 à 87 euros pour les plus bas salaires. Sans être parfait, ce sera au moins 200 euros d’augmentation.
Les agents GRDF ont montré dans cette lutte qu’il leur était possible de contrôler la fourniture de gaz. À l’heure où chacun craint la prochaine facture de gaz et d’électricité, cette lutte vient nous rappeler qu’un vrai monopole public de la fourniture d’énergie, sous le contrôle des travailleurs, éviterait toute augmentation des prix du gaz et de l’électricité qui flambent sous l’effet de la spéculation et de la recherche du profit, et garantirait l’énergie à tous les foyers.
Par L.C., article paru dans l’Egalité n°214