1er mai : nos syndicats doivent faire campagne pour construire une lutte de masse

La situation sociale, économique et sanitaire en France nécessite que les travailleurs se mobilisent massivement pour défendre leurs emplois, leurs salaires et revenus, leurs conditions de vie et de travail ainsi que pour leur santé.

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La classe capitaliste et les gouvernements à leurs bottes sont à l’offensive contre les acquis et les droits des travailleurs depuis des années. Mais Macron a accéléré le pas et se sert de la crise sanitaire pour accentuer encore ces attaques.

Il offre des cadeaux gigantesques aux capitalistes et ceux-ci s’empressent de verser des dividendes, de licencier, de restructurer et de pressurer les travailleurs et les travailleuses.

Le groupe Kingfisher, qui possède Brico Dépôt et Castorama a vu progresser son chiffre d’affaire en France de 7%, pourtant la direction n’a accordé qu’un pourcent d’augmentation des salaires, a baissé le taux de participation et refuse de discuter de la « prime Macron ». Schneider Electric a largement profité du dispositif de chômage partiel étendu, pourtant il va verser 1,44 milliards d’euros à se actionnaires (+2% de hausse continue depuis 10 ans) tout en diminuant ses effectifs de 2,5% et en fermant 2 sites en France.

Globalement, les entreprises du CAC 40 vont verser 51 milliards d’euros de dividendes cette année… mais combien de licenciements à la clef pour permettre aux ultra-riches de continuer de s’engraisser sur notre dos ?

Bernard Arnault, patron de LVMH ; 3ème personne la plus riche au monde a une fortune estimée à 150 milliards de dollars !

Les capitalistes veulent nous faire payer !

Mais c’est à nous, les travailleurs et les travailleuses qu’il sera demandé de payer la note : Macron annonce d’ailleurs d’ores et déjà que le prochain mandat sera celui de l’austérité avec un retour au 3% de déficit ! Si on les laisse faire ce sera de nouvelles coupes sombres dans les budgets sociaux et des les services publics.

Aujourd’hui, les conséquences de cette crise sociale, économique et sanitaire pour les travailleurs et jeunes sont déjà catastrophiques : licenciements de masse, précarité et pauvreté grandissantes, chômage de masse (notamment des jeunes), casse des services publics (hôpitaux, Éducation…), répression anti-syndicale, lois sécuritaires et racistes, etc.

La gestion catastrophique et incohérentes, du gouvernement, expose, une fois encore, que le système capitaliste ne répond pas à la satisfaction des besoins sociaux et vitaux de la classe ouvrière et de la population. C’est encore les entreprises et les capitalistes, en particulier dans l’industrie pharmaceutique ou les officines privées à qui on laisse la gestion de plan de vaccination, qui font des profits sur la crise sanitaire et sur notre santé.

Pire dans les hôpitaux, ils continuent de supprimer des lits et des postes ! Ils rouvrent les écoles sans personnel en plus, en particulier des personnels chargés du nettoyage et de la désinfection mais aussi des profs et des instit’ pour permettre des demi-groupes.

Les pseudo-confinements et l’état d’urgence sanitaire restreignent notre vie sociale et nos droits démocratiques comme peau de chagrin. Cela montre d’une manière éclatante ce que nous sommes aux yeux des patrons, des capitalistes et de leur gouvernement : rien que des agents de production de la plus-value pour permettre de les enrichir.

Dans les entreprises et les établissements publics, entre télétravail et obligation de venir même lorsqu’on est contaminé, les conditions de travail sont fortement dégradées. Les patrons profitent de la crise sanitaire et économique pour imposer des attaques contre les conditions de travail et salariales : licenciements, allongement du temps de travail, baisse des salaires, le tout dans un odieux chantage à l’emploi.

Face à cela, c’est aux salariés de se rassembler et de s’organiser pour décider ensemble des mesures sanitaires et organisationnelles nécessaires à la continuité de l’activité.

Il faut repasser à l’offensive pour stopper toute cette politique !

Après les salarié-e-s de la raffinerie Total de Grandpuits, cet hiver, de nombreuses luttes se développent à travers le pays : des salarié-e-s de la Chapelle Darblay contre la fermeture de leur site à celles et ceux du groupe Kingfisher (Brico Dépôt et Castorama) en lutte pour de meilleurs rémunérations, en passant par celles et ceux de la SAM à Vivier dans l’Aveyron ou encore les postiers dans de nombreux sites. Mais ces luttes restent encore trop isolées.

Piquet de grève du Castorama Toulouse Portet le 17 avril 2021 (Photo CGT Castorama)

Avec l’occupation d’une centaine de théâtres et lieux de spectacle, la lutte des salarié-e-s et intermittents du spectacle rejoint par des salarié-e-s précaires d’autres secteurs économiques, continue après plus d’un mois de mobilisation. Elle donne un cadre national et interprofessionnel à la nécessité de se mobiliser mais n’entraîne pour l’instant pas de large couche de la classe ouvrière dans l’action.

C’est un début de résistance, mais pour stopper la politique de Macron et des capitalistes, il faudra aller plus loin.

Pour stopper cette politique, il faut construire une lutte de masse, déterminée, une lutte de «tous ensemble» qui inclut tous les travailleurs (du privé et du public), les précaires, les chômeur-ses, les jeunes ; les retraité-es, jusqu’à satisfaction de nos revendications.

Il n’est pas facile aujourd’hui de mobiliser, de redonner de la confiance dans la capacité de gagner contre les capitalistes et le gouvernement à leurs bottes car cette crise sociale, économique et sanitaire met des centaines de milliers de travailleurs dans une situation extrêmement difficile.

Mais dès aujourd’hui, sans attendre, il faut que les organisations syndicales lancent une véritable campagne et la proposent aux organisations politiques et associatives, à toutes celles et ceux qui souhaitent s’y associer. Il faut construire un front uni des travailleurs contre Macron et les capitalistes !

Une campagne pour la construction d’un mouvement de masse avec un plan de lutte et une plate-forme revendicative qui permette de mobiliser dans les lieux de travail, les quartiers populaires et dans la jeunesse pour défendre nos acquis sociaux, nos emplois et nos services publics et commencer à reconstruire le rapport de force pour repasser à l’offensive autour de revendications et de mots d’ordre qui s’attaque frontalement aux capitalistes et à leur pouvoir :

  • Non aux licenciements ! Pour la (re)nationalisation sous contrôle des travailleurs/travailleuses des principaux secteurs de l’économie par l’expropriation des capitalistes sans rachat ni compensation
  • Un emploi pour toutes et tous par la baisse du temps de travail sans baisse de salaire. 32h/hebdo immédiatement. Un vrai emploi pour tous en CDI, stop aux contrats précaires et aux temps partiel imposé/subi !
  • Pour une augmentation générale des salaires de 300 euros et du SMIC. Pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes immédiatement !
  • Pour un monopole public de la santé allant de la recherche et la production pharmaceutique aux soins hospitaliers et aux EHPAD en passant par la production de matériel médical et sanitaire.
  • Pour un plan de financement et d’embauche massif des services publics, en particulier la santé et l’éducation nationale, afin de répondre aux besoins sociaux de la population
  • Pour une protection sociale de qualité : prise en charge par la Sécu à 100% des frais de santé. Pour une retraite, dans un système par répartition et solidaire, pleine et entière à 60 ans après 37,5 annuités de cotisation. Pour une indemnisation à 100% des chômeurs avec un taux de remplacement à 80% des salaires et au minimum au SMIC
  • Pour l’abrogation des lois sécuritaires et racistes.

Une telle campagne de mobilisation interprofessionnelle, avec un calendrier national, devrait être structurée au niveau local autour des nombreux salarié-e-s et syndicats d’entreprise et d’établissement publics en lutte.

À la sortie de cette crise, il peut y avoir des explosions de la colère des travailleurs et des jeunes, qui en subissent depuis trop longtemps les conséquences. Il n’est pas exclu que les travailleurs s’opposent à ce moment plus massivement à cette politique capitaliste et cherchent à construire des luttes, à l’échelle locale, régionale ou nationale. C’est dès aujourd’hui qu’il faut rassembler nos forces !

Mais pour mener une telle politique qui réponde à la satisfaction des besoins sociaux et vitaux de la classe ouvrière et de toute la population, nous ne pouvons avoir confiance dans les capitalistes, Macron et son gouvernement. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et sur un gouvernement des travailleurs et des travailleuses issu de nos luttes. Il faut en finir avec le capitalisme, son cortège mortifère de chômage, misère, sexisme, racisme et discrimination en tout genre, guerres.

Le capitalisme, décadent, corrompu, à bout de souffle n’a plus rien à nous offrir que du sang, des larmes et de la sueur dans un environnement de moins en moins vivable. Nous devons construire une société égalitaire et fraternelle dans laquelle les moyens de production et les richesses naturelles seront le bien commun, en propriété publique gérés par l’ensemble de la classe ouvrière et de la population au travers d’une planification démocratique : le socialisme !