Des camarades salariés et militants syndicaux de la Gauche révolutionnaire se sont réunis samedi 22 juin afin de discuter de la situation de la classe ouvrière dans un contexte particulier : attaques sans précédents depuis plusieurs années de la part des capitalistes et de leurs gouvernements successifs, luttes nombreuses, dont celle des Gilets jaunes, mais qui, jusqu’à maintenant, ne permettent pas d’instaurer un rapport de force suffisant pour stopper le rouleau compresseur capitaliste. La discussion s’est orientée sur quel mouvement syndical la classe ouvrière a besoin. Si les organisations syndicales restent pour les principales d’entre elles, en particulier la CGT, des organisations de masse, la majorité des salarié-e-s se trouvent à l’extérieur de celles-ci.
Et force est de constater qu’elles sont en perte de vitesse en termes de participation aux élections professionnelles, nombre d’adhérents, âge des militants, etc. sans compter les modifications du salariat avec le développement des travailleurs précaires ou des travailleurs indépendants (sous statut « d’autoentrepreneur ») que les syndicats ne touchent quasiment pas. Mais plus encore, les défaites successives de ces dernières années au niveau national (loi El Khomri, statut des cheminots, ordonnances Macron-Pénicaud) ont remis en cause leur capacité à mobiliser et à lutter contre les plans patronaux et gouvernementaux. Pour beaucoup de salarié-e-s, les organisations syndicales au niveau national sont perçues au mieux comme inefficaces, au pire comme des éléments du système à rejeter au même titre que
les politiciens ou les médias de propagande capitaliste (des sondages récents en font d’ailleurs état).
Un courant socialiste et révolutionnaire dans les syndicats!
L’absence de véritable stratégie pour stopper la dégradation des conditions de vie et de travail et le développement du syndicalisme de délégation voire de collaboration de classe est certainement la cause de cette désaffection. À force de ne pas vouloir rompre avec des prétendues concertations ou négociations sans rapport de force, à passer plus de temps avec les patrons ou les représentants du gouvernement plutôt qu’avec les collègues, le mouvement syndicaliste s’est coupé de la base ! Il faut rompre dès maintenant avec cette orientation syndicale perdante et mortifère pour les syndicats et pour la classe ouvrière. Il faut un véritable plan de bataille susceptible de convaincre de larges couches du salariat et audelà, déjà en colère, de s’engager dans la lutte. Il est nécessaire que les organisations syndicales combatives cherchent (ou participent) à fédérer de manière unitaire toutes les organisations qui veulent réellement combattre qu’elles soient syndicales, associatives ou politiques. C’est dans ce sens que le meeting unitaire (UL CGT, Solidaires, FSU, ATTAC, PCF, FI, Gauche révolutionnaire) qui a eu lieu le 27 juin à Montélimar pour préparer la lutte contre la destruction du système de retraite est une initiative à suivre et à développer partout. C’est à cela que les militants de la GR contribuent et nous vous invitons à le faire avec nous.
Par Yann Venier