Zéro licenciement : construisons la lutte !

Depuis mars dernier, ce sont plus de 650 plans de licenciements qui ont été annoncés ou qui sont en cours, alors même que les entreprises reçoivent des centaines de milliards d’euros d’aides publiques : 110 milliards pour le plan d’urgence, 300 milliards de prêts garantis, annulation des cotisations sociales, chômage partiel…

Article paru dans l’Egalité n°203

Les licenciements « économiques » ne sauvent jamais les emplois restants, ils ne font qu’augmenter les dividendes. Un tiers des entreprises du CAC40 licencient à tour de bras pour verser 30,3 milliards d’euros aux actionnaires. Cet argent doit servir aux emplois, aux conditions de travail et aux salaires… à celles et ceux qui travaillent vraiment !
Tout le monde est concerné, car des postes supprimés entraînent une dégradation des conditions de travail pour celles et ceux qui restent, des licenciements chez les sous-traitants, mais aussi l’appauvrissement et désertification des communes, la fermeture des commerces et des services publics et la paupérisation de la population.

La lutte pour la sauvegarde de nos emplois doit s’organiser sur nos lieux de travail, mais aussi dans les entreprises sous-traitantes, dans les zones d’activités et industrielles, dans les villes et dans les quartiers populaires. Les salarié-e-s des groupes en passe de fermer comme Vallourec ou Chapelle Darblay à Rouen, ou encore Bridgestone à Béthune, « luttent » pour avoir des enveloppes d’indemnisation à peine décentes. En l’absence d’une perspective claire de créer un véritable rapport de force pour combattre les licenciements, c’est compréhensible. Des campagnes de solidarité doivent être menées avec des appels à la grève de solidarité et à des manifestations unitaires pour la sauvegarde de nos emplois !

250 salariés rassemblés le 8 septembre 2020 devant le siège de TUI France à Levallois-Perret (92)

Les syndicats doivent construire un plan de lutte pour imposer le maintien des emplois, des salaires, et l’amélioration des conditions de travail. La proposition de dates de mobilisation, comme l’a fait la CGT TUI France pour le 23 janvier, est une base sur laquelle s’appuyer pour construire notre riposte. Malheureusement son impact sur le rapport de force risque d’être limité du fait même que ce n’est pas l’ensemble des organisations syndicales, qui s’empare de cette initiative.

Le mot d’ordre est le refus de tout licenciement. Mais on ne peut pas porter cette revendication sans l’associer à la nationalisation des entreprises qui licencient et leur mise en propriété publique sous le contrôle et la gestion des travailleurs et travailleuses. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons planifier démocratiquement la production en fonction de nos besoins, organiser des reconversions quand c’est nécessaire et partager le travail entre tous pour que chacun puisse vivre décemment.

Par Skáld