Dimanche 15 octobre, en AG à la CGT de Montreuil, plus de 500 travailleurs sans papiers ont voté à l’unanimité la grève avec occupation à partir du mardi 17, et ce, jusqu’à ce que tous obtiennent leur régularisation par les préfectures d’Île-de-France. Le mardi 17 octobre au matin, 35 équipes ont pris position à l’intérieur des agences d’intérim qui servent de couverture aux entreprises pour faire travailler des sans-papiers sans en avoir la responsabilité juridique.
Le soir même, deux tiers des grévistes avaient obtenu leur CERFA et attestation de concordance pour ceux qui travaillent sous alias. Rien qu’à l’agence Adecco de Rungis, 98 grévistes ont occupé l’agence avec une organisation très minutieuse. Des balais, serpillières, poubelles avaient été achetées pour maintenir le lieu en l’état. Les grévistes avaient une caisse de grève qui permettaient de tenir plusieurs semaines pour pouvoir acheter de la nourriture, et des responsables étaient élus pour gérer la cuisine. Des sacs de couchage ont été commandés pour ceux qui n’en avaient pas. Résultat, à 20 h, un protocole de fin de conflit était signé, validant la demande d’autorisation de travail et la promesse d’être repris en contrat de mission pour tous ceux qui étaient en intérim au cours du mois de septembre. Le lendemain, tous les grévistes des piquets qui ont obtenu l’autorisation de travail sont restés solidaires en allant soutenir les grévistes dont les patrons refusaient de prendre leur responsabilité.
C’est cette solidarité de classe qui a fait plier tous ces patrons voyous de l’intérim en une semaine. En se serrant les coudes, ils ont gagné le poing levé !
Article paru dans l’Égalité n°219 par Bonaventure
