Taxe Tobin

C’est en 1972, lors d’une conférence à l’université de Princetown, que l’économiste James Tobin proposa de taxer les transactions de change en vue de permettre aux gouvernements de retrouver leur autonomie en matière de politique macroéconomique.

Article paru dans l’Egalité n°104

Il y a en effet une très forte spéculation sur le taux de change des monnaies. En 1992 par exemple, le milliardaire George Soros réalisa une plus value d’un milliard de dollars en spéculant contre la livre sterling en une journée. L’idée est proche de la création de la zone  » euro « , une monnaie commune et forte devant stabiliser l’économie d’où cette idée de taxer ce qui n’est somme toute qu’un facteur de stabilité. L’idée réapparut de temps en temps en 1992 et 1993 lors des crises monétaires européennes, et fin 1994 avec l’effondrement du peso mexicain. En 1994, lors du sommet social de Copenhague, le président François Mitterrand en à reproposé l’idée.

Mais le projet semblait toujours irréaliste, il faut dire que personne ne fut exactement d’accord sur le taux de cette taxation et surtout quel organisme s’occuperait de récupérer cette manne. Le flot du marché avec le développement de moyens multimédias fait que nous sommes maintenant très loin des 18 milliards d’échange des années 70. La taxe Tobin a néanmoins ses inconditionnels et qui pensent étendre l’immensité de cette manne financière non plus pour le seul profit de l’état, mais pour résoudre les problèmes Nord Sud. Mais cette taxe ne s’attaque qu’aux conséquences du capitalisme, pas à son fonctionnement même avec la misère qu’il génère. Les moyens de la mettre en place restent flous et les capitalistes trouveront bien un moyen de récupérer cette manne financière, comme ils le font par exemple pour l’aide au  » tiers monde « . Cette taxation n’est pas une solution réellement viable, car ce n’est qu’en s’attaquant aux fondements du capitalisme que l’on pourra établir un monde juste.

Par Arnaud Benoist