Les attaques du gouvernement Macron-Bayrou contre les travailleurs, notamment avec le budget d’austérité, sont violentes et les grands groupes capitalistes continuent à licencier à tour de bras des dizaines de milliers de travailleurs.
Dans cette situation tendue pour les travailleurs, les directions nationales des syndicats n’organisent pas réellement la résistance. Au lieu de lancer une véritable campagne de mobilisation afin de construire un mouvement de masse pour stopper toutes ces attaques, les principaux syndicats n’ont proposé aucune initiative, aucune journée de grève entre la grève réussie de la fonction publique le 5 décembre dernier et la grève assez faible du 3 avril dans la fonction publique.
Le 1er mai, la CGT a annoncé une grève interprofessionnelle le 5 juin prochain.
Il faut un programme de lutte !
Cette inertie est liée à quel programme on se donne dans nos syndicats. Face aux licenciements en série, la CGT propose un moratoire. Pourtant il faudrait revendiquer zéro licenciement et la nationalisation sous contrôle des travailleurs et de construire les grèves pour obtenir cela. Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT a même demandé à participer aux réunions de crises, avec Macron et Bayrou suite aux annonces de Trump d’augmenter les tarifs douaniers. Le mot d’ordre de la « réindustrialisation » de la France est sur toutes les bouches. Comme le PCF, la direction de la CGT entend interpeler à Macron et les capitalistes pour ne pas fermer des usines. Mais ce sont les mêmes qui licencient ! La CFDT, elle, en appelle à une stratégie européenne conjointe des patrons et des ouvriers pour sauver l’emploi. Les patrons et ouvriers n’auront jamais les mêmes intérêts ! Si un capitaliste accepte de « sauvegarder » une usine aujourd’hui – c’est parce que l’incertitude mondiale le fait être un peu prudent temporairement. Trop d’exemples le montrent.
Tout cela donne l’impression que face à la crise qui frappe durement les travailleurs et les jeunes, les directions syndicales ont signé un pacte de non-agression avec ce gouvernement et les capitalistes.
Construisons des syndicats de lutte ! Passons à l’offensive !

Il est clair que les travailleurs et syndicalistes combatifs doivent s’organiser et se regrouper pour s’opposer à cette politique des directions syndicales, à leur tentative de collaboration de classe, à leur inertie, mais aussi à leur stratégie de « pondre » une journée de grève de temps en temps sans mobilisations et revendications correctes et sans lendemain.
Pour passer à l’offensive, il faut une vraie mobilisation de masse de tous les travailleurs (public-privé) avec une plate-forme revendicative combative : annulation du budget d’austérité, abrogation de toutes les contre-réformes, des vrais moyens pour des services publics avec embauche massive, contre les emplois précaires, augmentation des salaires de 400 euros, retraite à 60 ans après 37,5 annuités, des logements sociaux décents, des transports gratuits, zéro licenciement, nationalisation des secteurs clés (énergie, transport, finances, grande distribution…) et la mise en propriété publique sous la gestion et le contrôle des travailleurs.
Cette plate-forme doit inclure aussi des revendications et une vraie campagne contre le racisme, le sexisme et toutes les autres discriminations pour contrer la propagande et les divisions, pour démontrer que tous les travailleurs ont les mêmes intérêts quelle que soit leur origine, leur genre ou leur orientation sexuelle et qu’une lutte commune est possible et nécessaire.
La mobilisation pour la journée de grève interprofessionnelle du 5 juin est l’occasion de discuter dans nos lieux de travail et dans nos syndicats de cette plate-forme revendicative et d’une vraie campagne pour la construction d’une grève de trois jours consécutifs qui mettra une pression énorme à ce gouvernement en crise. Une lutte d’ampleur, un véritable mouvement de grève de masse peut nous permettre de gagner sur nos revendications, de dégager Macron et Bayrou et de lancer un défi aux capitalistes et à leur système profondément injuste.
Article paru dans l’Égalité n°228