Nouvelle-Calédonie / Kanaky, un référendum faussé

Un référendum a eu lieu le 12 décembre 2021 pour déterminer si la Nouvelle-Calédonie / Kanaky allait être indépendante. Il était prévu par les accords de Nouméa, signés en 1998, d’en avoir 3 si les deux premiers étaient négatifs (Non à l’indépendance). Les résultats de 2021 ont été largement en faveur de rester sous la domination française (96,50%), cependant les scores sont faussés !

Article paru dans l’Egalité n°208, par Lu M

D’une part, il était prévu par les accords que pourraient voter seulement les habitants vivant depuis plus de 20 ans sur l’île : ça a été réduit à 10 ans. De fait, 3326 des 4205 nouveaux inscrits sur les listes électorales sont dans la province Sud (bastion de la droite colonialiste), les plus favorables au Non au référendum et qui avaient les meilleures conditions sanitaires pour aller voter. Ils ont également mené une campagne raciste et dégradante envers les Kanaks et les autres populations des îles, des Polynésiens, pour démontrer qu’ils ne pourraient pas avoir de système de santé correct sous l’indépendance, d’écologie, etc.

D’autre part, il y a eu 56,13 % d’abstention. Le boycott avait été appelé par le FLNKS (le Front de Libération National Kanak et Socialiste) car les conditions sanitaires et sociales ne permettaient pas de faire campagne dans de bonnes conditions ni d’avoir un référendum représentatif.

Les accords de Nouméa avaient été signés suite à de fortes luttes pour l’indépendance et le contrôle des ressources en Kanaky. Ces tensions sont toujours là aujourd’hui : la Nouvelle Calédonie est un enjeu géopolitique majeur, avec des ressources comme le nickel, et est enclavée entre la Chine, l’AUKUS (alliance Australie, Royaume-Uni et États-Unis) et la France de l’autre côté. L’impérialisme français a tout intérêt à garder la Kanaky sous sa coupe.

Les Kanaks doivent pouvoir décider des politiques menées sur leurs terres. Les Kanaks, les Polynésiens, doivent lutter et s’organiser ensemble dans une confédération socialiste des peuples de la région, pour organiser démocratiquement les ressources, et se débarrasser des impérialistes.

La Nouvelle Calédonie/Kanaky en quelques chiffres, image tiré du Monde Diplomatique (novembre 2018)