Concertation, « Conférence sociale »… il n’y a rien à discuter avec Macron !

La fin des vacances d’été a été l’occasion pour Macron de se donner l’air omnipotent, mais cette accalmie sociale est classique en cette période de l’année. Il occupe aussi l’espace pour essayer de contenir toutes les voix de protestation d’une rentrée scolaire chaotique.

En pleine lutte, en avril, les respnsables syndicaux ont été « discuter » avec Borne à Matignon… De telles rencontres n’ont jamais servi à renforcer notre camp.

Les rencontres avec les syndicats et les partis

Sa tactique d’ouvrir le dialogue en rencontrant l’une après l’autre en tête à tête, la secrétaire générale CFDT Marylise Léon et CGT Sophie Binet, le met dans une position de supériorité car sans la pression de la base, les dirigeants syndicaux ne pèsent aucun poids pour imposer des revendications. Les syndicats auraient dû refuser d’aller à cette rencontre car Macron avait lui-même refusé de les rencontrer dans la lutte contre la réforme de retraites malgré les nombreuses demandes des centrales syndicales.

Macron a organisé « Les rencontres de Saint-Denis » le 30 août en invitant tous les chefs des partis politiques à venir se concerter avec lui. Il s’en félicite et veut se donner une prestance grâce à la venue de chacun. Dans la lettre de Macron aux chefs des partis, il laisse entendre qu’il a une position politique trans-partisane unanime sur la guerre en Ukraine, une unanimité pour que l’armée française continue d’intervenir au Sahel et que de globalement, il faut chercher à consolider les intérêts impérialistes de la France en Afrique. Il n’aurait pas fallu s’y rendre comme l’avait au départ envisagé la FI car il en a profité pour formuler le cadre d’une unité nationale en laissant planer le doute d’une entente acceptable avec sa politique.

Référendum, conférence sociale… qu’en penser ?

« Pour porter la voix des jeunes et des travailleurs, il faut s’opposer frontalement à Macron »

La NUPES et les organisations syndicales voulaient que le président accepte un référendum sur l’âge du départ à la retraite. Il a simplement refusé -bah tiens!- cependant il se dit ouvert à un référendum sur l’immigration après un travail parlementaire, histoire de bien appuyer sur la division entre travailleurs et satisfaire la droite et le RN.

La NUPES a demandé une conférence sur les bas salaires, mais qui sera du vent si les syndicats et les partis de gauche ne construisent une campagne de lutte dans les boites pour l’augmentation des salaires. Bien sûr Macron détourne le sujet et a promis une « conférence sociale » qui sera l’occasion pour le patronat de s’attaquer au salaire socialisé sous couvert du dialogue social et du paritarisme. Les syndicats doivent dénoncer cette manœuvre.

Il y a un énorme vide politique à remplir car, pour porter la voix des jeunes et des travailleurs, il faut s’opposer frontalement à Macron. La NUPES ne joue aucun rôle utile en apportant des propositions au président. Il faut sortir de ces prétendues discussions car la bourgeoisie va chercher à en profiter laissant la division des masses par le racisme et les idées d’extrême droite être les seules visibles. Macron n’appliquera pas le programme de la NUPES. Ce n’est pas avec Macron et les patrons qu’il faut discuter mais avec les travailleurs. C’est eux qu’il faut convaincre de la nécessité de s’organiser et de lutter.

Article par Mathieu Jardin, paru dans l’Égalité n° 218