Depuis 25 ans, chaque gouvernement tente de casser notre système solidaire de retraites. Juppé en 1995, Fillon en 2003 et 2008, Woerth en 2010… Cette année,
c’est Macron avec le « rapport Delevoye » qui s’y met. Les 42 régimes de retraite actuels, où les pensions sont calculées en fonction du nombre de trimestres cotisés, seraient remplacés par un « système universel » où chacun accumulerait des points tout au long de sa carrière, qui permettraient de calculer sa retraite. Actuellement, les régimes de retraite, que le gouvernement veut supprimer, permettent de prendre en compte la situation de chacun : ainsi ceux qui avaient des emplois de haute pénibilité pouvaient partir plus tôt, comme les pompiers, à 57 ans avec 32,5 annuités de travail. Une autre grosse arnaque : la création d’un âge « pivot » de départ, où les travailleurs pourront partir en retraite à taux plein. Cet âge est fixé à… 64 ans. S’ils partent une année avant, ils auront un malus de 5 % sur leurs retraites, et une après elle augmente de 5 %, et ainsi de suite. Beaucoup de travailleurs devront ainsi continuer à bosser jusqu’à leurs 67 ans pour avoir une pension à peu prêt correcte.
Article publié dans l’Egalité 197, par Lu M
Le point au lieu du trimestre une belle arnaque!
Selon la CGT : « Avec les points, les pensions vont chuter de 10 à 30 %. Les mauvaises années vont être comptabilisées (les plus petits salaires, le temps partiel subi, les périodes de chômage ou de précarité…), en lieu et place des meilleures années actuellement. » Cette contre-réforme ne sort pas de nulle part. Contrairement à ce que dit le gouvernement, ce n’est pas pour se fixer sur « l’espérance de vie en bonne santé » (64 ans), mais plus pour compenser les 10 milliards qui manquent aux caisses de retraite et qui sont notamment dus aux précédentes réformes et à la précarité croissante du travail et au chômage de masse (car on rentre moins de cotisations). Pourtant de l’argent il y en a : dans les caisses du patronat ! Ces derniers nous font travailler 43 ans pour leurs profits ; et après avoir travaillé tout ce temps, nos retraités n’ont même pas une pension décente.
Attaque repoussée ?
En août, le gouvernement a prétexté « plus de concertation »pour repousser la réforme… après les municipales, histoire d’espérer ne pas trop perdre ces élections. Et surtout, ils savent que toucher aux retraites, c’est explosif, tant ça touche à la manière dont on veut que la société marche. Avec le système actuel, tous les travailleurs sont solidaires ; le système Macron c’est chacun pour soi et marche ou crève. Alors le gouvernement repousse sa réforme ? Tant mieux, car cela nous laisse plusieurs mois pour faire campagne dans nos lieux de travail, construire un rapport de force pour empêcher cette réforme de passer. Il faut d’ores et déjà discuter d’une grande journée nationale de grève, toutes et tous ensemble, comme un avertissement. Et prévenir le gouvernement : s’il ne retire pas son projet, nous avons déjà une autre date dans les calendriers et cette fois-là, la grève sera illimitée – pour empêcher le massacre des retraites, stopper l’ensemble de sa politique, et dégager Macron s’il refuse de céder.