Fin 2017, la circulaire Collomb organisait la chasse aux migrants jusque dans les foyers d’accueil d’urgence. La loi « asile et immigration», votée en avril, empire tellement le quotidien des personnes migrantes qu’elle a même été confrontée à une mini-fronde des députés macronistes à l’Assemblée. Cette loi raciste vise à faciliter les expulsions de gens dont le seul crime est de fuir les guerres, la misère, les désastres climatiques. C’est très facile pour le gouvernement, la droite et l’extrême droite de s’acharner sur des gens qui n’ont pas de droits, et peu de moyens de se défendre.
Ce genre de lois pousse aussi la police et la gendarmerie à avoir des comportements toujours plus brutaux à l’égard des migrants, en détruisant leurs tentes et leurs couvertures, pour rien. Le 9 février dernier, une femme migrante nigériane, malade, enceinte de sept mois, essayait de traverser les Alpes depuis l’Italie vers la France. La gendarmerie française l’arrêta en pleine montagne et la ramena en Italie, non pas à l’hôpital, mais devant la gare de Bardonecchia, en pleine nuit. Son fils est né, mais elle est morte. Elle avait 31 ans.
La situation des migrants est terrible, elle l’a été encore plus avec l’hiver. De jeunes mineurs de 14 à 18 ans sont laissés à la rue partout en France, pour certains sans prise en charge par les départements alors que c’est à eux d’assurer la protection de l’enfance. Nous refusons de laisser faire de telles situations inhumaines.
C’est pour cela que la Gauche révolutionnaire participe activement à toutes les mobilisations contre ces lois, mais aussi à différents collectifs et réseaux, comme par exemple le Réseau solidarité migrants (RSM) à Rouen. Ce collectif a pu collecter des vêtements, mettre à l’abri des Mineurs Isolés Étrangers voire forcer (grâce à des rassemblements de plusieurs heures à plusieurs dizaines devant le Conseil départemental) le département 76 à le faire, ou encore organiser une rencontre entre ceux-ci et les étudiants en lutte de la fac de Rouen, le 17 avril dernier. À Briançon, nous avons soutenu la Cordée solidaire qui a eu lieu le 17 décembre et qui a regroupé plus de 300 personnes (voir l’Égalité n°187).
Refuser toutes ces politiques racistes
C’est quand même incroyable que dans un pays qui comporte la « fraternité » dans sa devise, les députés votent une loi qui installe un « délit de solidarité ». Nous refusons qu’on puisse aller en garde à vue pour avoir empêché quelqu’un de dormir dehors par grand froid ou pour ne pas avoir laissé seules deux jeunes filles au bord de la route. Nous sommes solidaires de Cédric Herrou, de Martine Landry, et de toutes celles et tous ceux qui ont bravé la loi et « l’ordre » macronien pour venir en aide aux migrants qui cherchent, ici, la paix et la sécurité.
Nous pensons qu’il faut multiplier rassemblements et manifestations contre toutes ces politiques racistes. Il faut que toutes les personnes qui pensent qu’il faut des conditions de vie dignes pour tous puissent ne pas se sentir démunies, il faut qu’elles puissent se mobiliser collectivement. Et face à l’extrême droite qui se sent pousser des ailes dans cette ambiance raciste cultivée par le gouvernement, il faut que l’on puisse montrer avec nos manifestations que nous sommes les plus nombreux ! À chaque fois qu’ils font une action, les militants antiracistes et antifascistes sont deux, trois, quatre, dix fois plus nombreux et l’extrême droite est forcée de battre en retraite.
Il faudrait une journée nationale de manifestations contre le racisme, pour la solidarité et l’égalité entre tous. Pour l’accueil digne de toutes et tous, pour l’abrogation de toutes les lois racistes. Cette lutte doit être liée à la lutte pour de vrais services publics gratuits et de qualité, avec du personnel en nombre suffisant, non seulement pour les migrant-e-s et les mineurs isolés, mais aussi pour tous ceux dans le besoin ou dans des situations de précarité.
Comme le disait Malcolm X, « il n’y a pas de capitalisme sans racisme ». Rejoins-nous dans la lutte pour que vive la solidarité, contre le capitalisme et le racisme.
Par Cécile Rimboud