Non, le RN n’est pas une alternative !

Dans un sondage paru en avril, Marine Le Pen remporterait la présidentielle contre Macron si elle était tenue cette année. Alors que Macron saccage nos droits et nos services publics, le RN veut apparaître comme «  le premier bouclier social des Français ». Pour voir le RN comme un bouclier, encore faut-il comprendre contre qui il est vraiment tourné. Contre l’augmentation du SMIC, contre les syndicats et grévistes qui ont lutté pour des augmentations des salaires, contre le rétablissement de l’ISF et contre la taxation des riches, à l’unisson avec les macronistes et dans les intérêts des capitalistes. Il faut se rappeler qu’au cours de la lutte en février, Le Pen défendait sur France Info la retraite… à 67 ans !

Le RN en embuscade le 1er mai

C’est dans l’ex-bastion communiste historique qu’est la ville du Havre, tenue par l’ancien premier ministre Edouard Philippe, l’aile droite de la majorité présidentielle, que le RN a décidé d’organiser une « Fête de la Nation » pour supplanter la Journée Internationale des droits des travailleurs du 1er mai. Le RN s’en explique : « c’est une ville ouvrière », « un bon réceptacle pour qu’on puisse développer tout notre programme social ». Il s’agit d’un banquet nationaliste ponctué par des discours de Marine Le Pen et Jordan Bardella en rupture avec les traditionnelles commémorations de Jeanne d’Arc à Paris. Ils espèrent par cette fête montrer un parti nationaliste « présidentiable », en bons populistes qu’ils sont.

Nous avons besoin d’un parti des travailleurs !

Non, le RN ne s’emparera ni du 1er mai ni du pouvoir. On ne peut pas laisser le RN profiter de la situation, alors que des millions de travailleurs et de jeunes se sont engagés dans la lutte contre Macron et sa politique au service des capitalistes. Le RN n’est qu’un parti de plus au service de la bourgeoisie, des fétichistes de la Nation usant de tout ce qui est possible pour diviser les travailleurs, par leur couleur de peau, leur genre ou leur orientation sexuelle. Nous avons besoin au contraire d’une force politique qui fédère nos revendications de salaires, d’embauches, de services publics et qui aura pour premier mandat la mise en propriété publique des principaux moyens de production pour les enlever des mains des capitalistes. C’est donc un parti des travailleurs et des jeunes pour le socialisme qu’il faut, pour dégager Macron et porter une alternative au service de la majorité de la population tout en bloquant le RN.

Par Pierre, article paru dans l’Égalité n° 216