Non à l’Etat d’Urgence permanent

manif contr l'état d'urgenceL’Etat d’Urgence a été mis en place pour soi disant faciliter la lutte «anti-terroriste». Il est prolongé jusqu’au 26 mai et il le sera certainement aussi pendant l’Euro de Football.

Il est désormais en phase d’inscription dans la Constitution après son adoption à l’Assemblée Nationale. J. Toubon, le «défenseur des droits» (un machin qui permet de protester face au mauvais fonctionnement d’une administration) le dit lui même: «le risque existe d’un prolongement indéfini de cet état d’exception» qui va provoquer un «abaissement des droits». Et Toubon n’est pas franchement un gauchiste, lui qui a été ministre assez à droite de Chirac et de Balladur.

De fait, l’Etat d’Urgence a déclenché dans une partie des forces de l’ordre et des juges une attitude de plus en plus prononcée pour les interventions violentes et la répression gratuite. Perquisitions effectuées de nuit en cassant du mobilier et en terrorisant les enfants, arrestations violentes de manifestants qui osent juste hausser un peu le ton (comme cette Katia Livopol, 72 ans, arrêtée et menottée pour avoir protesté contre la coupe des arbres dans sa rue à Poitiers)… Et surtout perquisition sur simple dénonciation anonyme ou encore parce qu’on serait musulman portant une longue barbe…

Et pourtant, sur plus de 3300 perquisitions, seules 5 ont été suivies d’une procédure judiciaire pour activité en lien avec le terrorisme…

Le vrai objectif : empêcher de contester

Incapables de réellement faire face à une menace qui est avant tout le produit de la misère sociale et des discriminations en Europe, et des guerres menées au Moyen Orient, Hollande et Valls ont proclamé à grand renfort de déclaration de fermeté un Etat d’Urgence qui vise avant tout deux catégories: les militants/manifestants s’opposant à leur politique, et une partie des musulmans (ou supposés tels). La mesure visant à déchoir de la nationalité les terroristes ou potentiels terroristes (qui évidemment seront ainsi très embêtés de ne plus pouvoir voter aux prochaines élections) est là pour ajouter la dose de racisme nécessaire à toute campagne sécuritaire.

Cela a été révélé par la Justice elle même, lors de l’assaut contre l’immeuble de Saint Denis où étaient hébergés deux terroristes du commando Abaoud, les policiers ont tiré plus de 1500 balles (contre 11 pour les terroristes). De fait, les policiers blessés l’ont été par d’autres flics. C’est l’image même du règne de la panique et du tirer dans le tas qui caractérise l’incapacité de ce gouvernement.

Il faut refuser ces mesures d’exception en passe de devenir permanentes. L’autorisation de port d’arme hors service pour les policiers renforce encore l’attitude très autoritaire de certains d’entre eux et leur sentiment de pouvoir faire ce qu’ils veulent. Cela facilite également des drames, comme ce flic d’Alès qui a exécuté son ex-compagne en pleine rue samedi 26 février.

Même le chef des renseignements, la DGSI P. Calvar le dit : «Je suis convaincu, à titre personnel, que la réponse sécuritaire n’est que partielle et ne résoudra pas le phénomène». De plus en plus de personnes comprennent que ces mesures ne sont là que pour limiter la liberté d’expression et de lutte, multiplions les manifestations et les meetings :

Non à l’Etat d’Urgence et à la déchéance de nationalité!