L’intersyndicale de LU-Ris Orangis ne baisse pas les bras. Elle avait été à l’origine de la manifestation unitaire du 09 juin dernier qui avait emmené 30 000 personnes contre les licenciements à Paris. Cette même inter-syndicale proposait à tous de continuer à discuter et organiser la mobilisation ensemble.
Article paru dans l’Egalité n°89
C’est pour cela que des dizaines de militants se sont retrouvés autour d’eux, à la Bourse du Travail de Paris, le 8 septembre.
Comment continuer, comment s’opposer aux licenciements ?
Slimane, pour l’intersyndicale de LU, a fait ce simple rappel : aujourd’hui, environ 30 entreprises sont en train de procéder à 14 000 licenciements sans compter les sous-traitants. Ceci ne tient évidemment pas compte de la liquidation de Moulinex qui menace à terme 12 000 emplois. Sans parler également de toutes ces entreprises qui licencient de manière déguisée, ou de la baisse d’activité dans les entreprises sous-traitantes. Ces gens là, sont aujourd’hui capables de s’unifier et de coordonner leurs attaques, alors que pour nous le tous ensemble reste à construire. Nos luttes sont encore défensives.
Dans les entreprises, certains espèrent des solutions, parfois individuelles avec des reclassements, mais dès que des assemblées générales ont lieu le goût de l’action collective revient. On ne peut accepter que, comme le ministre Gayssot l’a fait, la solution aux licenciements serait de prendre à d’autres salariés l’emploi qui leur avait été promis. Aujourd’hui, demander comme le fait le secrétaire d’Etat Pierret, que les entreprises publiques embauchent des salariés de Moulinex ou autre, c’est refuser l’accès à ces emplois à d’autres salariés en laissant les licenciements se faire. A AOM, une telle conduite a fini par entrainer les syndicalistes à organiser eux-même le plan de licenciement.
Aujourd’hui, sous couvert de création d’emploi le gouvernement n’est prêt qu’à allonger l’argent pour le patronat. Forcer celui-ci à créer ou maintenir des emplois, le gouvernement s’y refuse.
La mobilisation d’ensemble est encore à construire car certains découvrent leur plan de licenciement tandis que d’autres affrontent les dernières étapes.
Nous proposons qu’une conférence ouvrière, associant tous ceux qui ont participés au 9 juin et au delà, ceux qui veulent lutter contre les licenciements, ait lieu en octobre, et permette de discuter des meilleures modalités de luttes possibles contre les licenciements.
Après cette introduction, les syndicalistes de LU ont donné lecture d’un appel de l’intersyndicale de Marignac (Péchiney) proposant de discuter d’une journée de grève générale unifiant public et privé contre les suppressions d’emplois. En conclusion, un des représentants de l’intersyndicale a annoncé l’organisation de la journée porte-ouverte du 22 septembre, où les salariés de LU feront tourner les machines pour les visiteurs, et où un débat aura lieu avec des syndicalistes belges qui ont l’expérience de deux luttes contre les fermetures, Renault-Vilvoorde et les forges de Clabecq, aux stratégies de luttes différentes (voir nos précédents numéros de L’Egalité).
Journée porte ouverte également, le 21 septembre, sur le site recherche d’Aventis-Romainville, pour montrer que le patronat peut supprimer 600 emplois sans même parler de plan de licenciements, et montrer comment le critère de 500 millions de dollars de bénéfices par médicament, quasi institutionnel dans l’industrie pharmaceutique aux Etats-Unis, s’impose peu à peu partout..
La plupart des participants a rappelé la nécessité d’organiser la mobilisation tous ensemble. L’absence à cette réunion du PCF, de LO et de la direction de la CGT pose un problème, au delà des querelles de sigles, qui est prêt à mobiliser pour les prochaines initiatives ?
Les différents camarades de la Gauche révolutionnaire présents à cette réunion ont essayé de contribuer à la construction du tous ensemble contre les licenciements. Nous avons besoin d’une grève générale, secteur public et privé ensemble, contre les licenciements, mais nous devons également construire les mobilisations locales ou par secteur. La lutte contre les licenciements, ce n’est pas le gouvernement qui la mènera mais bien les travailleurs : dénoncer le gouvernement qui ne prend pas telle ou telle mesure, ne suffit pas. Seule la mobilisation des travailleurs changera les choses.
Licencier, délocaliser, sous-traiter, externaliser sont inhérents au capitalisme. Seule une économie basée sur la satisfaction des besoins, démocratiquement planifiée, une économie socialiste, mettra réellement un terme à la dictature des profits et des marchés boursiers.
Par Alex Rouillard