à Cégélec la répression syndicale continue

Nous reproduisons ici le texte de l’appel du comité de défense intersyndical de 16 salariés de Cégélec en butte à la répression patronale

Texte paru dans l’Egalité n°89

Comité de Défense Intersyndical

des 16 salariés de CEGELEC Entreprise (Ex-ALSTOM Entreprise)en procédure de licenciement pour fait de grève Union Nationale CGT CEGELEC Entreprise, Union Nationale FO CEGELEC Entreprise, Bâti-mat CFTC CEGELEC Entreprise APPEL AUX SALARIES, AUX ORGANISATIONS SYNDICALES, AUX ELUS.

Le 11 juin et pendant trois semaines et demi les salariés de 16 établissements de 3 filiales d’Alstom Entreprise (Nord et Est, Sud Est, Ouest) ont fait grève à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO CFTC parfois rejointe par la CFDT.

Aujourd’hui, la direction a engagé une vague de répression sans précédent qui doit alerter l’opinion ouvrière et démocratique. A l’issue de la grève et de tractations sordides entre la direction générale et les directions d’établissements (par exemple, pour le seul établissement de Nantes, la direction générale d’Alstom Entreprise demandait l’ouverture de 15 procédures de licenciement) 14 salariés et délégués CGT des établissements d’Arras, Dunkerque, Wasquehal, Montpellier, les Pennes Mirabeau et Nantes ont été « sélectionnés », mis à pied et leur licenciement est en cours.[…]

Jean-Pierre Merlin et Michel Monnier ont reçu leur lettre de licenciement, deux lettres quasiment identiques… une lettre type ? Mathieu Camillieri, Jean-Luc Bonansea, Sylvain Bouyili, Claude Clary, viennent de recevoir la leur… Au cours des entretiens préalables les motifs réels de cette répression sont apparus clairement, il s’agit du droit de grève et des libertés syndicales. Au-delà du caractère préfabriqué des accusations (on reproche à Jérôme Ferrero sa présence à Marseille le 21/06, alors qu’il était à Montpellier, on reproche à nos camarades de Wasquehal d’avoir entravé la liberté du travail alors que les portes de l’entreprise avaient été fermées à clé par la direction, on distribue pour faire peur des accusations de séquestration qui n’ont jamais existé…) les directions ont osé énoncer comme motif « d’avoir participé activement au conflit tous les jours », « d’avoir participé au piquet de grève », on a osé dire à Gérard Soulliaert « dites que se sont les organisations syndicales qui vous ont poussé à agir ainsi, cela pourrait vous rendre service ».

Le droit de grève est en danger

[…]Là où la direction n’a pas bafoué ouvertement le droit de grève comme à Rennes, elle a sorti toute la panoplie des intimidations, provocations avec une arrogance et un mépris sans égal.

Dès le premier jour les grévistes ne souhaitaient qu’une chose, obtenir des négociations sérieuses sur les revendications :
o 35 h payées 39 h, respect des salaires mini conventionnels, non à la discrimination salariale contre les intérimaires et les nouveaux embauchés (à 35 h payées 35 h).
o Non au salaire à la tête du client, 500 F. pour tous, prime de 1 500 F., 13ème mois complet
o Non à la modulation du temps de travail, en particulier dans les établissements du Nord et Est.

En réponse, ils ont eu des assignations par dizaines devant les tribunaux, des constats d’huissiers incessants et souvent provocateurs.

Oui, les salariés entendent se faire respecter.
Oui, ils ont le droit de revendiquer, de faire grève.

Que l’on mesure l’esprit de responsabilité de celui qui fait trois semaines de grève pour préserver et transmettre des acquis. La direction n’a eu qu’une ligne de conduite : intimider les grévistes et étrangler financièrement la grève.

Une attaque contre un est une attaque contre tous

Dans une période où il semble que la répression s’ajoute à la déréglementation, où les organisations syndicales n’ont plus la liberté de négocier, hormis les revendications patronales, il est temps de mettre un coup d’arrêt à une dérive qui nous conduit vers des relations sociales à l’Américaine.

Nous refusons d’être les partenaires sociaux du recul social

Nous refusons d’être les accompagnateurs des exigences des fonds de pensions, des actionnaires et des spéculateurs.

Nous voyons à l’évidence que nous ne sommes pas confrontés à 14 procédures qui concerneraient 14 salariés fautifs, mais à une attaque sans précédent contre notre droit de nous organiser et d’agir pour défendre nos intérêts. Nous n’avons qu’un objectif : aucun de nos camarades ne doit être licencié, Monsieur Gounon, Président Directeur Général d’Alstom Entreprise, doit maintenant annuler les onze lettres de licenciement, arrêter toutes les procédures.

A tous ceux, salariés, syndicats, organisations ouvrières, élus du peuple qui sont épris de progrès et de justice sociale, qui sont attachés aux conquêtes démocratiques que sont le droit de grève et les libertés syndicales,

NOUS DEMANDONS D’AGIR !

Intervenez, multipliez les prises de position, pétitionnez auprès de Monsieur Gounon, Président Directeur Général d’Alstom Entreprise, 3 rue E et A Peugeot 92508 Rueil Malmaison cedex Fax n° 01 47 51 62 65

Participez au soutien financier aux grévistes et en priorité aux 11 camarades licenciés.
Chèques à l’ordre de UN CGT (soutien aux grévistes) à envoyer à Serge Buquet, Syndicat CGT Alstom Entreprise, route des Alizés B.P. 22 76430 St Romain de Colbosc.

Nous nous sommes constitués en comité de défense intersyndicale, adhérez à notre comité, transmettez la copie de vos interventions à Pierre Priet – UN CGT Alstom Entreprise -117 avenue du gros Malhon – 35000 Rennes Tel : 02 99 38 95 73 (06 230657 75) Fax n° : 02 99 84 49 59
Intersyndicale FO : Mr. Desbiens, Myriam Piccarini, 103, rue Barthélémy, Delespaul B.P. 194 – 59018 Lille codex – Fax n° : 03 20 52 04 60
Jean-Michel Vaillandet, syndicat CFTC d’Alstom Entreprise : 24 route de Fort Mardyck – le triangle Fort Mardyck -B.P. 4- 59430 St Pol sur Mer

PAS UN SEUL LICENCIEMENT, RESPECT DU DROIT DE GREVE VIVE LA SOLIDARITE OUVRIERE

La répression syndicale est l’autre versant nécessaire de la politique de casse des acquis sociaux mise en œuvre par le patronat et le gouvernement. Cette répression contre des travailleurs qui défendent leurs conditions de travail et de vie est aussi à mettre en relation avec la répression policière que subit actuellement le mouvement contre la mondialisation.

Ce n’est qu’en unifiant toutes les luttes que les travailleurs et les jeunes pourront mettre un coup d’arrêt à la politique de remise en cause de tous nos acquis au niveau de l’entreprise comme au niveau international. Et c’est en étant unis que nous serons plus fort pour résister à la répression et à toutes les intimidations.