Des milliers de manifestants ont défilé en Martinique, samedi 27 février, afin d’exiger un procès dans l’affaire de l’empoisonnement des populations et des sols au chlordécone. Ils demandent la réparation par l’État pour les préjudices subis (sanitaire, écologique, social et économique).
Cette manifestation avait lieu alors que l’affaire judiciaire est traitée à Paris et non aux Antilles, et que les juges ont annoncé qu’elle était peut-être prescrite ! Quelques jours plus tôt, le gouvernement avait dévoilé son plan « Chlordécone IV », après trois autres depuis 2008 dont on cherche encore les effets…
Macron, l’année dernière, a rejeté le lien entre les taux records de cancer de la prostate et l’utilisation de ce pesticide dans les bananeraies des Antilles de 1972 à 1993. Presque 30 ans après, l’État français se comporte toujours comme un colon ! Une recherche sur le sujet en Martinique en 2014 a été arrêtée – alors que Agnès Buzyn dirigeait l’Institut National du Cancer… L’INSERM a, depuis, confirmé le lien entre utilisation du chlordécone et cancer de la prostate.
Par Virginie Prégny, article paru dans l’Egalité n°204
