Lang ou Allègre : toujours plus de précarité pour tous les personnels de l’Education nationale

Pas de vagues dans les écoles… Cela semble être le mot d’ordre du ministère pour cette rentrée. Lang multiplie les effets d’annonce sur ses réformes et sa méthode : nouvelles technologies, langues vivantes…mais sous les apparences la réalité est tout autre. L’enseignement de l’anglais est soi-disant dans toutes les classes de CM1 et CM2. En fait, les enseignants de ces classes sont rarement formés à l’enseignement des langues et c’est, une fois de plus, par le recours à des personnels précaires, les « vacataires langues » que cet enseignement est assuré.

Article paru dans l’Egalité n°90

Les nouvelles technologies, quant à elles, contribuent au processus de marchandisation de l’école, préparant les élèves à être de futurs consommateurs des produits informatiques, mettant en place les conditions d’une « éducation tout au long de la vie », chère aux patrons de l’European Round Table, ouvrant, aux grands groupes du multimédia un formidable marché.

Mais surtout, cette rentrée est placée sous le signe de la précarisation des personnels. Le misérable plan pluriannuel de Lang ne répond pas aux énormes besoins de l’école, et aux départs à la retraite massifs des prochaines années. Le gouvernement préfère multiplier les embauches de précaires : vacataires, contractuels, emplois-jeunes. Ces derniers justement verront leur contrat prendre fin en juin 2003. La porte ! D’autres viendront prendre leur place et seront virés dans cinq ans, toujours sous-formés et sans garantie d’un avenir professionnel.

Dans les centres de formation des enseignants (IUFM), c’est aussi la catastrophe. Pour certaines urgences, le ministère a embauché « des listes complémentaires », envoyés sans formation dans les écoles. Ils viennent l’année suivante grossir les rangs des stagiaires de l’IUFM. Seulement, ni les locaux, ni les formateurs ne sont en capacité d’accueillir autant de stagiaires (dans certains centres, leur nombre a doublé). Le système se reproduit chaque année puisque le ministère refuse d’augmenter de manière significative le nombre de places aux concours, gel de l’emploi public oblige !

Pendant ce temps, les directions des organisations syndicales mènent uniquement des actions catégorielles, prêtes pour cela à tous les compromis pour s’asseoir aux tables de négociations. Soutenant du bout des lèvres les aide-éducateurs, elles lancent des mots d’ordre de grève sans y associer les personnels enseignants. Elles refusent de reconnaître la cohérence des attaques du gouvernement contre l’Ecole publique.

Les personnels de l’Education nationale exercent leur métier dans des conditions de plus en plus difficiles. Seules nos luttes peuvent changer cela et nous permettre d’obtenir des moyens pour l’école tout en défendant le service public.

Par Pascal Grimbert