La Turquie ou le chaos économique

coul p6 char turc afrinLes développements économiques internationaux montrent aujourd’hui qu’un nouvel épisode de la crise économique mondiale approche. Et actuellement, la Turquie fait face à une crise économique grave. Elle est assaillie d’un côté par la situation économique internationale et d’un autre côté par la crise économique liée à la situation nationale.

La livre turque s’est dépréciée d’environ 20 % par rapport au dollar américain et à l’euro depuis le début de l’année. Les deux conséquences directes de la perte de valeur sont premièrement l’inflation sur les prix sur la consommation (hausse de 12 % ) et sur les prix des biens de consommation (hausse de 20 %). Cela a causé une baisse importante du pouvoir d’achat de la classe ouvrière turque, et deuxièmement, la hausse du chômage à plus de 10 %, et chez les jeunes à plus de 18 %. Les entreprises sont surendettées auprès des banques avec des contrats de paiement de leurs emprunts prolongés avec les banques, elles n’embauchent plus.

Article publié dans l’Egalité 191

La croissance, de 7,4 % en 2017, n’a donc profité qu’à la classe bourgeoise ultra-riche turque au détriment de la classe ouvrière et des masses populaires qui voient leur niveau de vie baisser gravement.

Guerre agravante

Le président-dictateur turc, Erdoğan, veut faire croire à un « complot » de Donald Trump pour détourner l’attention de cet accroissement énorme des inégalités sociales dû à sa politique. Dans la réalité, nul complot. Toutes les monnaies des pays dits « émergents » sont en chute libre : Brésil, Afrique du Sud, Turquie, Argentine…

La principale raison est que ces pays dépendent principalement de l’investissement étranger des grandes banques et des grandes multinationales. La deuxième est la stagnation de l’économie européenne, l’industrie turque étant un atelier pour le marché européen (comme pour le groupe Koç et sa marque Beko) et les multinationales européennes (toutes ont plusieurs usines destinées elles-aussi au marché européen).

Et enfin, la politique de guerre (intérieure et extérieure, contre les Kurdes et en Syrie) accapare une partie importante des ressources nationales. Erdoğan est sur un volcan, sa politique répressive contre les grèves et les mouvements des minorités cachent mal une situation économique toujours plus désastreuse pour la population. Ses mesures en faveur des riches et du développement du crédit sont les véritables causes des difficultés économiques, en favorisant les emprunts en dollars,

Erdoğan a encore plus soumis l’économie turque aux multinationales et aux banques.

La récession économique est donc possible, amenant la fin de l’illusion de prospérité vantée par Erdoğan, mais dont seuls ses amis ont bénéficié.

Par Aryk

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