Les agriculteurs aujourd’hui en France représentent 1,5 % du monde du travail. Et pour cause : les fermes atteignent parfois 250 hectares. Les ingénieurs agronomes tentent de vendre des drones high-tech pour veiller sur les cultures. Les agriculteurs se paient rarement le SMIC pour travailler 50 heures par semaine.
D’un autre côté, on devrait tous pouvoir manger bio sans y laisser notre salaire !
Alors la nouvelle Loi d’Orientation Agricole met les pieds dans le plat en donnant la priorité aux Chambres d’Agriculture pour installer de nouveaux arrivants ! La FNSEA y siège en majorité. Ce « syndicat » majoritairement représenté en France, fait tout pour faciliter l’agrandissement des fermes, s’endetter pour bosser, avoir chacun sa méga-bassine et traiter ses cultures jusqu’à ce que mort s’ensuive. On est loin de la souveraineté alimentaire, l’agro-écologie et l’installation d’un million de paysans !
Il est urgent d’installer des fermes en agro-écologie ! Cette loi serait utile au plus grand nombre si elle prévoyait des aides conséquentes à l’installation en bio, sans condition de revenu. Aujourd’hui 200 fermes disparaissent chaque année en France, avalées par l’avidité des plus gros. Si les prix étaient plafonnés et les salaires garantis par l’Etat, alors le métier de paysan attirerait plus de monde.
Un autre frein à l’installation est le logement. Avec l’appui de la Confédération Paysanne, la ferme Mouliaa dans les Pyrénées-Atlantiques a, pour la première fois, été achetée par l’Etat. C’est-à-dire que les paysans de cette ferme peuvent se loger facilement et bosser à côté de chez eux.
On ne devrait pas avoir à choisir entre se nourrir et payer le loyer ! Déjà, on devrait tous pouvoir bosser dignement. Nos salaires devraient être indexés sur l’inflation. L’État devrait nous garantir un toit sain à prix décent. Parce que se loger et manger sainement est la base de toute vie en bonne santé !
Article paru dans l’Égalité n°220 par Pauline Isambert
