La Gauche Révolutionnaire en congrès

p6 congrès 2C’était la réunion la plus importante de l’année 2019 pour les militants de la Gauche révolutionnaire, un week-end de discussions crucial dans le tumulte de la situation. L’ambiance était très déterminée et combative avec des militants de Montélimar, Marseille, Paris ou Rouen « dopés » par le mouvement des gilets jaunes, les luttes ouvrières et les discussions dans les facs et les lycées.

Article publié dans l’Egalité 195, Pour lire nos thèses de congrès vous pouvez les télécharger ici


La période ouverte par le mouvement des gilets jaunes est inédite. La politique de Macron est toujours plus agressive contre les travailleurs, les jeunes et la majorité de la population, et les classes dirigeantes n’ont pour autant pas de vrai répit. Nous avons analysé la situation économique et la poursuite de la crise du capitalisme, discuté du mouvement des gilets jaunes, de son caractère et aussi du mouvement ouvrier syndical et politique. Nous avons fait le point sur la construction des luttes parfois radicales et massives sur les questions du climat ou bien celles en rejet des politiques réactionnaires et des discriminations et violences envers les femmes. Il y a une prise de conscience large contre le système. Et cette colère gigantesque s’imprime sur les luttes. Le fossé entre les ultra-riches et ceux qui les servent et la majorité de la population se creuse. Le capitalisme ne permet pas d’offrir une société plus juste et plus respectueuse de l’environnement et l’envie confuse d’une autre société grandit. Nous discutons et rediscutons régulièrement des revendications, axes, slogans et actions qui permettent d’avancer et d’élever la conscience de toutes celles et ceux qui sont entrés en lutte ou qui veulent résister.

Le rôle de la classe ouvrière

Gilets jaunes, climat, migrants, Algérie… Dans tous ces mouvements massifs, la même question est posée : comment avancer et gagner contre les capitalistes et leurs gouvernements qui détruisent nos vies et la planète ? En tant que marxistes révolutionnaires, notre discussion centrale a été et est de comment mettre au cœur des luttes et du travail militant le rôle central de la classe ouvrière comme seule classe capable de mettre fin au capitalisme, par son rôle dans le système capitaliste et par son action consciente et organisée.

Nos discussions ont confirmé l’éruptivité de la période en France et dans le monde et la gigantesque instabilité politique que connaissent les classes dirigeantes. Une partie spécifique de notre congrès a été consacrée à l’Algérie, au potentiel révolutionnaire de la situation là-bas et au travail concret que nous pouvons faire. En effet, si la situation est très instable et explosive, ça ne suffit pas à renverser le système.

La principale faiblesse de la période est toujours celle d’un faible niveau de conscience de classe d’une  majorité des travailleurs et des jeunes ainsi qu’un faible niveau d’organisation. Ça se retrouve dans les luttes, mais aussi dans les syndicats ainsi que dans l’absence d’un parti de masse qui se bat contre le capitalisme et pour le socialisme.

Ce débat n’est d’ailleurs pas franco-français. Un large débat s’est développé depuis quelques mois dans le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) dont nous sommes la section française. Nous avons ainsi eu une discussion spécifique. Pendant le congrès, la Gauche révolutionnaire a pris position pour réaffirmer la centralité de la classe ouvrière dans la lutte stratégique contre le capitalisme alors que d’autres sections du CIO ont tendance à placer sur le même plan les mouvements pour le climat, les luttes pour les droits des femmes et les luttes des travailleurs en tant que tels, dans la stratégie de lutte contre le système.

Les luttes actuelles sont les premiers signes de mouvements plus éruptifs et profonds. La Gauche révolutionnaire met tout en œuvre pour être de celles et de ceux qui, en s’organisant dans une organisation marxiste révolutionnaire, sauront challenger cette situation inédite pour mener la lutte contre le capitalisme et construire le parti révolutionnaire de masse pour le socialisme.

Par Leïla Messaoudi