Partout dans le monde, le mouvement ouvrier doit faire face aux deux facettes d’une même et unique politique : d’un côté l’austérité visant à faire payer le prix de la crise économique aux travailleurs et aux pauvres afin de maintenir les énormes profits des capitalistes. De l’autre, la répression de toute résistance à ces politiques qui servent les intérêts des capitalistes. Comme en France où les procès contre les manifestants contre la loi travail se multiplient, le mouvement social en République d’Irlande doit faire face à une répression inouïe et à des procès de manifestants.
La lutte contre la taxe sur l’eau
En 2014, le gouvernement irlandais a voulu instaurer une nouvelle taxe sur l’eau. Une campagne contre cette taxe s’est mise en place en particulier à l’initiative de notre section-sœur, Socialist Party. Cette campagne a rencontré un véritable succès, avec des manifestations massives, des comités locaux refusant l’installation des compteurs, et surtout le boycott du paiement de la taxe. Le gouvernement a dû reculer en suspendant la loi. Un véritable camouflet !
Mais l’establishment entend depuis avoir sa revanche. C’est ainsi que 19 manifestants, qui avaient participé à un sit-in devant la voiture de la vice Première Ministre en 2014 dans la localité de Jobstown (près de Dublin), la retardant pendant deux heures, se sont vu inculper de « séquestration » ! L’un d’entre eux, âgé de 15 ans au moment des faits, a d’aillleurs été condamné à l’automne dernier. Les 18 autres, tous adultes, ont leur procès en avril prochain. Ils encourent de longues années d’emprisonnement. Parmi eux, se trouve Paul Murphy, député irlandais de l’Alliance Anti-Austérité (AAA) et du Socialist Party, tout comme Mick Murphy et Kieran Mahon, conseillers municipaux de l’AAA.
Le message est clair. C’est une tentative d’intimidation de toutes celles et tous ceux qui veulent résister à ses politiques et lutter pour une autre société : «courbez l’échine ou vous risquez la prison !». S’il advenait qu’ils soient condamnés, ça serait un véritable recul des droits démocratiques à manifester en Irlande. Un pas supplémentaire pour faire taire le mouvement ouvrier et social et essayer de le briser. Politiciens pro-capitalistes et médias aux ordres s’en donnent d’ailleurs à cœur-joie depuis des mois en traitant les manifestants anti-taxe de terroristes, les comparant aux fascistes de DAESH. Cela nous rappelle furieusement le traitement des manifestants contre la loi travail.
Une campagne de soutien, d’abord en Irlande, mais aussi au niveau international, s’est organisée autour de #JobstownNotGuilty (Jobstown non-coupable). A l’instar de Jean-Luc Mélenchon ou Noam Chomsky, vous aussi vous pouvez participer à cette campagne de soutien pour empêcher qu’ils soient condamnés et que le droit de manifester ne régresse en Irlande.
- Vous pouvez liker et vous abonner à la page facebook Jobstown not guilty, diffuser les informations de la campagne sur les réseaux sociaux avec le hashtag #JobstownNotGuilty
- En votre nom propre ou, le cas échéant, au nom de votre organisation, vous pouvez envoyer dès maintenant, et en particulier lors des dates de mobilisation en Irlande (23 mars, 1er avril) une lettre de protestation aux autorités irlandaises : ministère de la justice (minister@justice.ie) et à l’ambassade d’Irlande à Paris, avec une copie à jngcampaign@gmail.com et à grcontact@hotmail.com
- Vous pouvez envoyer une lettre de soutien, même en français, à jngcampaign@gmail.com avec copie à grcontact@hotmail.com
Vous retrouverez toutes les informations sur notre site internet avec en particulier un modèle de lettre de protestation en français et en anglais.
Yann Venier