Ils ont leur partis… à nous d’avoir le nôtre!

1200x768_manifestation-21-septembre-paris-contre-reforme-code-travailLe besoin d’être plus forts se fait sentir partout. Dans les luttes, et dans la gauche, à nouveau, la question est posée : de quels outils avons nous besoin pour résister à la politique de Macron, mais aussi pour construire une autre société ?

Renforcer notre camp politiquement

À la tête des directions des syndicats et des forces politiques à la gauche du PS, il n’y a pas de plan ni de vrai programme à opposer aux capitalistes. Par contre, malgré cette absence de direction, une partie significative des jeunes et des travailleurs ne lâche pas l’affaire dans les luttes, même s’ils ne sont qu’une poignée. Nombreux sont ceux et celles qui veulent continuer à porter leurs revendications et les lier à ceux et celles qui ne luttent pas encore.

Article publié dans l’Egalité 190

Sinon comment comprendre la réussite de la manifestation du 5 mai à Paris et l’intérêt pour les initiatives du 26 mai qui ont regroupé très largement à la gauche du PS – partis et syndicats – malgré les réticences et certains sectarismes ?

Beaucoup veulent, pas encore très clairement mais de façon déjà assez déterminée, devenir une force consciente pour agir. La même énergie avait mené à la création des syndicats et des partis ouvriers au 19ème siècle. Depuis les luttes contre la loi Travail et les élections de 2017, on a bien vu que lorsque la lutte retombe ou la campagne électorale s’achève, moins de gens voient l’intérêt de s’impliquer – et c’est logique.
Nous avons besoin de discuter ensemble, mais aussi d’agir pour populariser plus largement les luttes, les idées et revendications qui donneront confiance à des couches plus larges de nous rejoindre.
L’existence de la France insoumise (FI) et de ses groupes d’actions est un aspect positif, mais le cadre pour mener ces débats n’est pas construit. Pour stopper Macron, il faudra être préparés et décidés, mais aussi plus nombreux et plus forts politiquement.

Pour un véritable parti de lutte et de masse

Qui croit désormais qu’il « suffirait » de discuter dans le cours de la lutte pour avancer et que le mouvement se suffise à lui-même ? Il nous faut un outil quotidien, un cadre commun d’actions, mais aussi de débats qui permette de s’adresser plus largement à la population. La structuration en « mouvement », comme celle de la FI, a toujours l’air plus large et moins contraignante. Cependant, il faut une force sérieuse avec la capacité d’être une force de frappe et un cadre de discussions intenses. Or, dans les mouvements, on discute moins car on décide peu.

Bien entendu, l’histoire a connu des partis monolithiques qui ont mené à l’échec et au drame. Mais ce serait une erreur de trouver plus démocratique de ne rien décider. Or un nouveau parti doit impérativement permettre à tous et toutes de s’impliquer quelle que soit son origine sociale et culturelle, être inclusif. Il doit garantir de vraies discussions pour que chacun apprenne à débattre et décider, pour que les décisions collectives soient démocratiques et efficaces.

Contre le capitalisme, pour le socialisme

Une force combative et politiquement forte ne peut se contenter d’un programme pour les élections. Pour stopper la politique de Macron, pour défendre nos conditions de travail et l’emploi, se battre vraiment pour de bonnes conditions de vie pour tou-te-s, il faut s’en prendre aux capitalistes, nationaliser les entreprises qui licencient et reprendre celles privatisées et bâtir de vrais services publics.
Seul un parti avec un programme authentiquement socialiste peut s’en prendre radicalement au problème : le système d’exploitation capitaliste et la propriété privée des moyens de production ; et permettre de combattre les inégalités, discriminations sexistes, racistes ou autres et la destruction de la planète générées par le capitalisme.

Par Leila Messaoudi