Hollande : Père noël des grands patrons.

Les 2 présidents des patrons. François Hollande raccompagnant le président du Medef après une "petite discussion" à l'Elysée:
Les 2 présidents des patrons. François Hollande raccompagnant le président du Medef après une « petite discussion » à l’Elysée.

2014 commence comme s’est terminée 2013 : hausses d’impôts pour les travailleurs, cadeaux aux grands patrons et chômage. Les vœux de fin d’année ne nous ont pas laissé entrevoir de grande amélioration quant à la politique du gouvernement. Le président du Medef, Pierre Gattaz ne s’y est pas trompé puisqu’il a déclaré : «Je suis satisfait. Il a lancé le projet général de sortir le pays de l’ornière et a montré un cap qui nous va bien.»

 Toujours plus de cadeaux aux grands patrons.

Dans une veine on ne peut plus libérale, Hollande nous présente donc un pacte de responsabilité avec les entreprises. Celui ci,nous dit-il est « fondé sur un principe simple : moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur leurs activités et, en contrepartie, plus d’embauches et plus de dialogue social. » C’est donc un contrat dans lequel une des parties, le grand patronat, n’a aucun engagement concret à prendre, et dans lequel aucune forme de contrainte n’est envisagée ! Quand on voit les milliers de licenciements, les détournements d’argent public ou encore les dividendes énormes versés aux actionnaires en pleine crise économique, il n’y a pas besoin d’être « expert » économique pour savoir que le pacte de Hollande c’est un 3è gros cadeau au grand patronat (le 1er étant les 20 milliards du plan compétitivité et le 2è étant l’ANI) Il n’y a que ceux qui croient au Père Noël pour penser que des entreprises vont créer des emplois juste sur une base de pacte de confiance avec le gouvernement !

Petit rappel historique.

En 1984, un certain Yvon Gattaz président de l’ancêtre du MEDEF (père de l’actuel président du MEDEF… comme quoi le monde est petit!) proposait un pacte « donnant-donnant » : l’Etat supprimait l’autorisation administrative de licenciements et les entreprises « s’engageaient » à créer des emplois. En 1986, Jacques Chirac supprimait cette autorisation. Résultat : pas de création d’emplois en plus.

Faites des efforts !

La couleur est aussi annoncée sur le volet social et économique, quand Hollande nous demande de « faire des efforts ». Quels efforts ? Moins manger, mal se loger, ne pas se soigner ? C’est déjà la cas de plus en plus de personnes ! Et Hollande nous a bien expliqué que tout ça c’est pour financer ces cadeaux aux patronat. Il faudrait augmenter les impôts pour pouvoir les réduire… ! Cherchez l’erreur !

Cette « politique de l’offre » va surtout ajouter de la crise à la crise en transférant des milliards, des poches des travailleurs vers les profits des entreprises et dividendes des gros actionnaires.

La promesse de temps difficiles est finalement la seule que le gouvernement aura tenu.

Non, ce n’est pas un gouvernement de gauche !

Alors que certains s’époumonent à supplier le gouvernement de faire une politique de gauche, de redevenir social démocrate… (voir page 4 de ce numéro) tous ses actes et décisions démontrent que le PS a (depuis longtemps) tourné le dos aux travailleurs et aux classes populaires. Ce ne sont pas les élections de cette année qui vont apporter une réelle alternative à ces politiques libérales qui s’enchaînent. C’est bien à nous tous, travailleurs,chômeurs, jeunes etc. qu’il revient de prendre le chemin des luttes pour stopper les désastres sociaux en cours.

 Par Virginie Prégny.

Paru dans l’Égalité n°164 (janvier-février 2014)