Cela fait presque deux ans que les personnels de l’Éducation prennent en pleine face la pandémie, la gestion irresponsable de celle-ci et qu’ils font tourner leurs établissements scolaires sans le moindre soutien de l’employeur (Région, Département etc.), ni du ministère de l’Éducation nationale.
Deux ans de mise en danger et de mépris pour les personnels
Depuis le début de la crise sanitaire, aucune revendication des personnels et de leurs syndicats n’a été satisfaite.
Deux ans sans embauche supplémentaire pour dédoubler des classes et pour avoir plus de personnel non-enseignant pour encadrer, pas de masques chirurgicaux fournis (et encore moins les FFP2), pas de purificateurs d’air ni capteurs CO2, pas de dépistages massifs et réguliers dans les écoles, collèges et lycées, et des protocoles irréalisables faute de moyens humains et matériels, pas de remplaçants pour les personnels absents à cause du covid…..
En contraire, Blanquer a supprimé – dans la suite des gouvernements précédents – plus de 1800 postes dans les collèges et lycées à la rentrée 2021 et s’apprête à supprimer encore plus de 500 postes pour la rentrée 2022. Et toutes les contre-réformes récentes de Macron-Blanquer (réformes du lycée et du lycée pro, réforme du bac, inclusion des élèves en situation de handicap sans moyens, fin de l’Éducation prioritaire – spécifique aux quartiers défavorisés…) ont contribué à une forte dégradation des conditions de travail et des conditions d’apprentissage.
Presque deux ans que le ministre dit aux enseignants « il faut aérer » et qu’il les méprise à chaque prise de parole publique comme récemment en qualifiant les enseignants absents (cas positif ou cas contact) d’absentéistes. Le 11 janvier, Blanquer a appelé à « l’unité de la Nation autour de son école », estimant qu’« on ne fait pas une grève contre un virus ».
La gestion irresponsable dans les écoles continue
Ce même Blanquer a déjà assoupli le protocole sanitaire lors de la vague du variant Delta à l’automne dernier, et encore plus à la reprise du 3 janvier avec l’objectif officieusement affiché qu’il faut laisser circuler le virus. C’était d’ailleurs irresponsable de ne pas décaler cette rentrée car la flambée épidémique était plus que prévisible et les enfants et jeunes de 10 à 19 ans ont les taux d’incidence parmi les plus hauts. La désorganisation dans les établissements scolaires est aujourd’hui complète ainsi que le stress et la pression pour les personnels, élèves et parents : énormément d’élèves absents (positifs ou cas contacts) – parfois jusqu’à la moitié des effectifs, beaucoup d’enseignants absents (autour de 8%), la course des parents aux rendez-vous pour faire tester leurs enfants, difficulté de trouver des possibilités de garde pour les plus jeunes….
La coupe est plus que pleine
Face à cette situation catastrophique la quasi-totalité des syndicats de l’Éducation nationale appelle à la grève le 13 janvier. A l’échelle nationale, 75 % des professeurs d’école seront en grève, la moitié des écoles seront fermées et dans les collèges et lycées, il y aura également beaucoup de grévistes.
Cette grève sera donc très massive un peu partout en France, probablement la plus massive contre Blanquer et sa politique. Il est important que les grévistes discutent autour de cette grève des suites du mouvement. Il est possible que la grève soit reconduite dans certains endroits. La grève interprofessionnelle du 27 janvier est déjà posée et doit être une suite. Il est indispensable de construire un mouvement massif et solide dans l’Éducation dans les semaines à venir, en lien avec les autres secteurs des services publics et les travailleurs du privé pour réellement faire reculer Macron-Blanquer et pour gagner sur nos revendications.
Les militant-e-s de la Gauche révolutionnaire travaillant dans l’Éducation défendent dans leurs lieux de travail et dans leurs syndicats qu’il faut exiger une vraie protection des personnels et des élèves et pour cela exiger une embauche massive de personnels enseignants et non-enseignants. Mais aussi, au-delà de la pandémie, pour garantir une Éducation de qualité, gratuite, accessible à toutes et tous avec des effectifs de 15 élèves par classe en Éducation prioritaire et au maximum 20 élèves par classe – hors Éducation prioritaire. Pour garantir aussi un vrai soutien et un bon encadrement des enfants et des jeunes, il faut des assistants sociaux, infirmières, psychologues, assistants d’Éducation, AESH en nombre suffisant.
La bataille pour une Éducation de qualité s’inscrit dans la lutte contre toute cette politique de Macron et de son gouvernement, qui est uniquement au service des capitalistes et grands groupes du CAC 40.