Le président turc a annoncé que les élections législatives et présidentielle se tiendront le 24 juin prochain, un an et demi avant la date prévue. Cette anticipation affirme la volonté d’Erdoğan de bénéficier pleinement des effets du référendum constitutionnel voté il y a un an et dont il a dû falsifier les résultats pour obtenir le « OUI ». Le texte constitutionnel se résume au passage d’un régime parlementaire à un régime présidentiel dictatorial notamment par la suppression du poste de Premier ministre, la nomination des juges et des procureurs par le président et la possibilité d’être réélu de nombreuses fois.
Cette élection anticipée prend de court l’opposition et notamment le nouveau parti d’opposition, le Parti İyi, dont la cheffe, Meral Aksener, entend faire campagne contre Erdoğan. Beaucoup en Turquie pensent que la date a été soigneusement choisie pour exclure le nouveau parti İyi des urnes, sa période légale de six mois de formation se terminant le 28 juin.
Erdoğan a peur de voir son soutien électoral s’amenuiser encore comme lors du référendum d’avril 2017. Son régime est de plus en plus répressif : prolongation incessante de l’état d’urgence, grèves et manifestations déclarées illégales, emprisonnement des élus du principal parti d’opposition HDP… Le peuple de Turquie en a marre de ces manipulations, mais faute d’alternative rassemblant la majorité des travailleurs, Erdoğan sera probablement réélu le 24 juin prochain.
Par Dylan