Malgré les dividendes records, les capitalistes ont du mal à cacher leurs inquiétudes. Plus la fin d’année approche, plus les prévisions de croissance sont abaissées. Estimée à 3,2 % selon le FMI et inférieure à 3 % selon d’autres instituts, c’est le taux le plus faible depuis 2008. La production industrielle est la plus touchée avec par exemple une chute de 5 % en Allemagne entre mai 2018 et mai 2019 ou encore une industrie automobile chinoise qui ne tourne qu’à 50 % de son potentiel.
Les bulles spéculatives, elles, continuent de croître, et les niveaux de dettes énormes alimentent l’instabilité. En 10 ans (2008-2018), à l’échelle de la planète, l’endettement a augmenté de 25 % pour les ménages, 20 % pour les entreprises et 100 % pour les États. Cela fait qu’aujourd’hui, l’ensemble des dettes contractées dans le monde dépasse 243 milliers de milliards de dollars… soit plus de 3 fois le PIB mondial !
Les capitalistes n’ont aucune solution
Depuis des années, le FMI prône la rigueur et l’austérité ; et la Banque mondiale la baisse des taux. Certains États et autres banques centrales peuvent emprunter à taux négatifs. D’autres gouvernements font le choix de dévaluer leur monnaie, comme la Chine pour la première fois depuis 2008. Mais tout cela ne permet pas la relance de l’investissement, précisément parce que les capitalistes n’ont aucune confiance dans la capacité de leur système à développer l’économie, malgré tout ce que les gouvernements donnent aux entreprises. Macron par exemple nous promettait que la suppression de l’ISF bénéficierait aux PME. Mais l’investissement dans les PME a baissé de 70 %.
Tout ce que les gouvernements peuvent faire, c’est d’essayer de faire valoir au mieux les intérêts de leurs capitalistes nationaux. Cela conduit à des tensions croissantes qui s’illustrent par une instabilité politique, des guerres comme en Syrie et des guerres commerciales. Les États-Unis et la Chine sont les champions à ce jeu-là, avec leur ping pong de taxes douanières.
Refusons de payer pour les capitalistes !
La nouvelle vague de crise qui se prépare sera pire qu’en 2007 puisque le système est encore plus fragile aujourd’hui. Les gouvernements et les banques centrales, à la botte des capitalistes, pomperont à nouveau l’argent public pour sauver les banques et nous le feront payer par encore plus d’austérité. Mais déjà aujourd’hui, comme nous montrent les annonces récentes de licenciements chez Conforama, Leroy Merlin, Ford, Michelin ou Alstom, ce sont toujours les travailleurs qui trinquent lorsque l’économie va mal. Il faut donc se préparer à ce que dans la prochaine période les délocalisations, les plans de licenciements économiques et les faillites d’entreprises augmentent, tout comme l’agressivité des capitalistes et la pression au travail. Si nous ne voulons pas payer à nouveau pour la faillite de leur système, nous devons nous préparer à lutter !
Par Rachel