Des primaires de la gauche pour adouber le PS ?

Jusqu’à maintenant Hollachomagende rejetait l’idée d’une primaire car il serait un candidat naturel. Sa possible candidature nous coûte déjà 1 milliard d’euros avec le plan formation de 500 000 chômeurs pour faire baisser artificiellement le chômage et respecter son engagement de le faire reculer.

Avec les tensions dans le PS sur la loi «Travail», la déchéance de nationalité, les migrants; le secrétaire du PS, Cambadélis, a été obligé de prôner l’organisation d’une primaire en décembre 2016 ou en janvier 2017 car une partie du PS ne veut pas de Hollande ni même de Valls, ayant perdu l’électorat de gauche. Des intellectuels et des élus de gauche ont également lancé un appel dans Libération.

Mais de quelle gauche parle t-on ?

Valls a déclaré qu’il y avait deux gauches irréconciliables. Évidemment Valls et Macron qui incarnent le libéralisme pourraient très bien être dans un gouvernement de droite tant ils roulent déjà pour le Medef. D’ailleurs Valls avait été pressenti comme ministre d’ouverture par Sarkozy.

Mais les frondeurs sont-ils vraiment différent dans le fond ? S’ils n’étaient vraiment pas d’accord, ils auraient pu tous voter contre les lois proposées au lieu de s’abstenir et ne pas voter la confiance au gouvernement. Et la sortie médiatisée dans Le Monde de Martine Aubry pour dénoncer la politique du gouvernement et en faveur de primaires n’a qu’un but : sa candidature personnelle ou celle d’un de ses poulains.

Le PS est un parti de gestion du capitalisme et depuis le début du quinquennat davantage avec les attaques sur les droits des travailleurs.

Le piège des primaires et les illusions à gauche du PS

Les primaires existent dans certains pays car il n’y qu’un seul tour. Faire des primaires pour une élection à deux tours ne vise qu’à favoriser les critères superficiels de bonne présentation et de démagogie au détriment des débats de fond. A se demander si à ce rythme, on verra un jour des primaires pour désigner les candidats aux primaires.

Participer à des primaires avec le PS ou encore EELV serait un suicide pour les autres partis de gauche électoralement parlant. Le candidat PS aurait de fortes chances de gagner grâce à l’appareil du parti et l’agitation de la menace FN. D’autre part, les couches populaires ne participeront pas à ces primaires car elles n’ont plus d’illusions dans la politique du PS.

Malgré tout cela, Pierre Laurent a déclaré qu’il était prêt à discuter des primaires et qu’il fallait un candidat de la gauche qui  »rompe avec les errements du pouvoir actuel ». A ce stade ce ne sont plus des errements mais une guerre contre le travail qui est menée ! Le PCF est au bord de la crise avec sa base qui réclame une mobilisation contre le gouvernement. Et son congrès est en juin prochain. Même Marie George Buffet a déclaré que la direction du PCF faisait un mauvais choix et qu’il fallait soutenir la candidature de Mélenchon. En même temps, Pierre Laurent hésite et dit que le Fdg n’est pas mort (seulement quand ça l’arrange) et appelle Mélenchon a rejoindre un processus collectif.

D’autre part, faire une primaire avec le PS voudrait dire qu’on pourrait encore discuter avec ces gens. Or ce n’est pas le cas. On se dirige donc vers une primaire entre le PS et EELV et une guerre de cliques sans discuter du programme sachant que les déclarations sociales ne seront pas plus respectées que celles de 2012! Le débat essentiel est ailleurs: faire naître une voix des travailleurs et des jeunes, indépendante du PS, face à la droite et au FN.

Par Matthias