Les collectivités territoriales sont de plus en plus en difficulté financière. Elles ont connu 13 ans de gel de la dotation globale de fonctionnement (DGF) versé aux communes, intercommunalités et départements. Elles subissent de plein fouet la politique libérale de l’UE, acceptée par nos gouvernements, qui a mis fin au tarif réglementé de l’électricité en 2020 et de celui du gaz en juillet 2023 pour enrichir les actionnaires d’entreprises de l’énergie. L’inflation actuelle à 5 % n’a fait que rajouter à ces difficultés.
Le gouvernement a augmenté la DGF de 320 millions en 2023 et compte l’augmenter de 220 millions en 2024, mais c’est une goutte d’eau. Rien que le budget électricité des collèges de l’Aude (41è département le moins peuplé) a augmenté de 3 millions cette année. Des écoles vont-elles faire cours en distanciel ou dans le froid faute de budget cet hiver ? Des élus locaux ont demandé à l’État d’agir et de réindexer la DGF sur l’inflation, ce qui était le cas jusqu’en 2013.
Plus de décentralisation pour plus de services privatisés
Une partie d’entre eux, de droite surtout, sont bien hypocrites et soutiennent les politiques d’austérité. Ils soutiennent toutes les politiques qui visent à privatiser nos services publics en utilisant toujours la même stratégie de couper les moyens pour dire que ça ne fonctionne pas. Valérie Pécresse pour la région IDF a appelé à un choc de décentralisation pour gérer plus de services public avec des écoles primaires privés, des profs de lycée sans diplôme d’enseignant, etc. Le but est de pouvoir plus facilement privatiser ce qui sera devenu compétence des collectivités dans des conseils régionaux ou intercommunalités toujours plus éloignés des citoyens comme cela a été le cas pour la gestion de l’eau.
Le résultat, on le voit en Angleterre en ce moment ! Des dizaines d’écoles sont fermées pour risque d’effondrement, des eaux usées non traitées ont été rejetés dans la mer et Birmingham, la deuxième ville du pays, s’est déclarée en faillite en septembre.
Les travailleurs ont besoin de services publics de qualité et ne peuvent pas se payer des cliniques ou écoles privées. Nous devons organiser la défense de chaque service menacé avec les habitants, les usagers, et les territoriaux. Mais également lutter pour des moyens à la hauteur des besoins pour un accès égal pour tous et toutes.
Article paru dans l’Égalité n°219, par Matthias