Crise économique et sociale majeure au Venezuela

VenezuelaLa baisse du prix du pétrole, la dévaluation de la monnaie nationale, et la pression d’une part de la bourgeoisie et d’autre part de l’impérialisme sont autant d’éléments qui font que la tant attendue révolution bolivarienne se trouve aujourd’hui dans un immense labyrinthe.

Un coup d’État comme en 2002 avec une intervention des États-Unis ?

Nicolas Maduro a succédé à Hugo Chavez il y a deux ans gagnant de justesse l’élection présidentielle. Il a appelé au calme et à l’unité. Son absence de volonté à mobiliser les travailleurs et les pauvres contre les grands patrons, les grands propriétaires terriens fait que la droite vaincue ne cesse de manifester contre la politique du gouvernement. Maduro a emprisonné bon nombre de militants de cette opposition, pouvant laisser croire à certains travailleurs qu’il voulait les défendre. Mais il n’en est rien. La droite a le soutien d’anciens dirigeants d’Amérique latine et d’Europe qui comme le Parlement européen demandent la libération des prisonniers politiques «au nom des droits de l’Homme».

Au sommet d’avril 2015 à Panama, Obama a déclaré que le Venezuela était une menace pour la sécurité nationale et la politique étrangère des USA et a décrété des sanctions contre des fonctionnaires vénézuéliens. Mais le soutien à Maduro de dirigeants de plusieurs pays dont la Bolivie, l’Équateur et l’Argentine l’a fait reculer. Malgré tout, toutes ces mobilisations des capitalistes ne sont pas à prendre à la légère même si une intervention militaire ne semble pas à l’ordre du jour. Si la droite et les capitalistes se permettent cela c’est parce que la situation intérieure est très volatile : la crise économique s’approfondit avec notamment une inflation à plus de 60% et un pays miné par la spéculation.

La crise économique du pays

L’économie vénézuélienne repose à 90% sur la production et l’exportation du pétrole. La baisse du prix du baril a entraîné des conséquences sur l’économie du pays avec la diminution des devises qui rentrent dans le pays. Ainsi les budgets de l’état se trouvent diminués. La droite vénézuélienne profite de cette situation et demande à l’état d’injecter de l’argent laissant croire que cela va faire tourner l’économie du pays. Mais son seul objectif c’est de faire une économie parallèle et de
faire du marché noir. Toutes les marchandises sont stockées ce qui fait que les produits de première nécessité manquent totalement. Un exemple : le pays est producteur de café mais celui-ci doit être importé. Les producteurs se plaignent de la hausse des prix des engrais et du contrôle des prix par le gouvernement. Ils ont cessé leur exploitation. Pas assez rentable ! Ainsi le boycott actif de la droite mais aussi l’incapacité du gouvernent à gérer cette pénurie alimentaire font que la situation s’aggrave. En témoignent les longues files d’attente devant les magasins d’alimentation où on ne trouve quasiment rien. Sous la pression des mouvements de masse, Chavez avait nationalisé un certain nombre d’entreprises dont le pétrole et exproprié un certain nombre de grands propriétaires. Ces nationalisations souvent avec indemnisations ne sont pas des nationalisations sous le contrôle des ouvriers et ni de la population ce qui pose problème aujourd’hui. La manne pétrolière avait tout de même permis la création de missions sociales et un meilleur accès à la santé. La crainte de nombreux travailleurs et de militants révolutionnaires est que les acquis soient remis en cause par des concessions à la bourgeoisie, ce que donne à penser la politique de Maduro.

Aux travailleurs de prendre leurs luttes en main

Face à la pénurie alimentaire, à la baisse des salaires, des manifestations ouvrières se multiplient souvent réprimées par le gouvernement. Des militants syndicalistes et politiques disparaissent comme Alcedo Mora le 27 février dans l’Etat de Lara. Des grèves ont eu lieu comme à l’usine de métal Sidor et dans les services publics comme ceux des pensions et de l’aide sociale aux budgets réduits. Une organisation indépendante défendant les intérêts des travailleurs manque cruellement. Aux côtés d’autres travailleurs et militants, nos camarades de Socialismo Revolucionario, organisation soeur de la Gauche révolutionnaire participent à la construction d’un Front national de lutte de la classe ouvrière, (FNLCT) contre la politique du gouvernement et le danger d’un retour de la droite. Ils interviennent dans les comités de quartiers, dans les luttes des syndicats, dans les grèves en mettant toujours en avant que la seule perspective est celle d’une véritable société socialiste démocratique.

Par Diana O.