La loi sur la PMA est en train d’être discutée au Sénat, trois mois après son adoption en première lecture à l’assemblée nationale (le 15/10/19). L’adoption préalable de la partie sur la PMA dans cette loi dite « bioéthique » par les députés ne s’était pas faite sans obstacles. Ce sont bien des mois, voire des années de lutte sur le sujet qui prirent forme dans ce texte. Pour le moment, exit les personnes transgenre du texte de loi alors que grâce aux députés FI, cette question avait pu figurer dans la version adoptée à l’assemblée. Quelques flous restent d’actualité.
Mais surtout, nous avons tous noté l’intention du Sénat de valider un texte qui deviendrait une loi inégalitaire ! En effet, le remboursement de la PMA par la Sécu serait « limité aux seuls cas médicaux ». L’argent, encore une fois, est venu dicter la position de nos chères sénatrices et sénateurs. Hors de question pour ces gens qui restent déconnectés de notre société, de rembourser la PMA. Soit riche ou tais-toi ! Évidemment, c’est avant tout un moyen d’exclure une large majorité de la population car ce non-remboursement veut dire que seules celles qui en auront les moyens pourront recourir à la PMA pour avoir un enfant seules ou avec la femme qu’elles aiment.
Heureusement, le texte définitif – qui devra encore faire un aller-retour à l’assemblée, au sénat et re-à l’assemblée avant son adoption en été – ne devrait pas contenir cette « recommandation ». Il faut cependant rester vigilant. Ne pas se laisser avoir comme avec l’adoption d’enfants par des familles homoparentales. Cette possibilité est inclue dans la Loi autorisant le mariage pour tous depuis 2013. Mais aujourd’hui, on compte une dizaine couples homosexuels maximum ayant pu adopter un enfant via les services français.
La lutte doit continuer, pour montrer que nous sommes là. A s’assurer que nos droits seront respectés, tout en continuant la lutte pour que chacun et chacune ait les mêmes droits, indépendamment de son orientation sexuelle, de son genre et du type de famille qu’il/elle souhaite former. La moindre des choses ce serait qu’une grande manifestation soit organisée par les associations de défense des familles homoparentales et des personnes LGBT, les partis de gauche et les syndicats pour défendre cela. Pour l’égalité entre toutes et tous !
Marie-L DUCHEMIN