Chasser Macron et le remplacer par un gouvernement des travailleurs

centre-de-la-gravure-et-de-l-image-imprimee-08246Le mouvement de fond qui a commencé a de gros potentiels. Que ça soit rapidement par le biais du mouvement sur les retraites ou dans quelques mois, la colère va continuer à s’amplifier. Si des millions de travailleurs entrent en mouvement durable, alors la question de la grève générale sera posée et avec elle la question du pouvoir. Chasser Macron et son gouvernement, ce n’est pas pour mettre un autre pantin des capitalistes à la place.Soit le mouvement créerait les conditions révolutionnaires pour qu’un gouvernement émerge en son sein, par la fédération de comités de lutte et de grève. Soit la période d’agitation révolutionnaire oblige à la tenue d’élections, qui pourraient alors être dominées par une coalition des forces issues du camp des travailleurs et de la majorité de la population sur une plateforme élaborée dans la lutte et en vue d’un gouvernement à-même de satisfaire ces revendications. Bien que sous deux aspects différents, dans les mouvements de masse actuels au Chili ou en Algérie c’est le même processus, et on voit qu’ils n’ont pas encore réussi à résoudre cette question.

Mais pour l’instant les forces politiques sont loin d’être prêtes à cela. Même la campagne des municipales ne sert qu’à rediscuter d’alliances locales sans insérer cette échéance dans le cadre de la lutte contre la politique de Macron. Mettre une sanction à Macron n’arrivera pas en étant divisés, mais en développant le mouvement sur les retraites comme point d’appui pour le dégager. Le mouvement n’en est pas encore là, mais la discussion doit s’ouvrir entre toutes les forces qui rejettent le capitalisme. Un début de front uni pour la lutte et pour virer Macron est plus que nécessaire et encouragerait les travailleurs. Il ne s’agit pas de recombiner un gouvernement avec le PS, ni de se contenter d’un programme qui accepte le capitalisme. Mais les attitudes sectaires qui refusent une discussion large et publique entre les forces rejetant le capitalisme ne fait rien avancer.

Nous n’avons pas de parti de masse révolutionnaire et démocratique qui nous permette de nous organiser : nous sommes dans une course contre la montre entre notre niveau d’organisation et ce que la situation et la colère demandent de faire.

C’est pour cela que si le rapport de force est suffisant pour dégager Macron alors les structures démocratiques de la lutte doivent servir à créer un contrepouvoir qui soit soutenu par les forces du mouvement ouvrier. Le processus qui s’est ouvert le 5 décembre pose ces questions-là même si la situation n’est pas encore révolutionnaire.

Un pouvoir démocratique des travailleurs

Il faudra de nouvelles élections mais pas dans le cadre des institutions actuelles qui favorisent les plus riches et qui ne nous donnent aucun contrôle sur les élus. Il nous faut un gouvernement qui défende les intérêt des travailleurs et mène une politique pour satisfaire les besoin de la population, en planifiant démocratiquement et écologiquement l’économie.

Les élus devront être révocables, payés au salaire moyen d’un travailleur. Celles et ceux qui mènent la lutte actuelle, avec le soutien des partis qui s’opposent au capitalisme, et celui des militant·e·s syndicalistes ou associatifs, des jeunes, formeront la base de ce nouveau gouvernement.

Celui-ci renationalisera les services publics privatisés, mettra en propriété publique, sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs et de la population les grands secteurs de l’économie et notamment la finance, l’énergie, le transport, la distribution. Les centaines de milliards d’euros issus de la fortune des ultra-riches et des bénéfices des multinationales et de l’évasion fiscale seront utilisés pour donner des emplois, des logements, à tout le monde. Il enclencherait une véritable transition vers une économie socialiste débarrassée de l’exploitation.

Par Matthias Louis