Brésil : non à l’intervention militaire à Rio !

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Le 16 février dernier, le gouvernement historiquement impopulaire de Michel Temer a lancé une intervention militaire fédérale sur l’État de Rio de Janeiro. C’est la première fois qu’il y a une intervention fédérale sur un État depuis la dictature. L’argument de Temer c’est la défense de l’ordre publique face à l’augmentation des niveaux de violence. Mais la crise de cet État n’est pas nouvelle. C’est à Rio qu’il y a les indices les plus élevés de chômage, coupes et retards de salaires. Dans cette situation, il y a eu une augmentation de la criminalité, ce qui montre l’échec des interventions militarisées précédentes.

Article publié dans l’Egalité 188

Néanmoins, le Carnaval de 2018 n’a pas vu plus de violence que les années précédentes, malgré la campagne alarmiste du gouvernement et des médias de la classe dominante. Alors, on voit que cette intervention militaire ne se fait pas pour empêcher la violence et le chaos ! Les vrais raisons sont tactiques : le gouvernement Temer est très impopulaire et critiqué et il a besoin de gagner une base sociale en sa faveur pour cette année électorale. Alors il utilise la répression des plus défavorisés pour gagner un soutien populaire parmi les secteurs les plus conservateurs et pour détourner l’attention de l’échec de ses réformes impopulaires en la plaçant sur le sujet de la sécurité publique.

S’il y avait une vraie intention de rétablir l’ordre à Rio, l’intervention fédérale résoudrait les dommages causés par la pluie et mettrait un terme au chaos dans la santé et l’éducation, causé par les politiques des différents gouvernements. Par contre, essayer de répondre à la violence avec plus de militarisation s’est déjà montré extrêmement inefficace. La seule conséquence sera la souffrance des populations noires et pauvres par des actions militaires désastreuses dans les quartiers de Rio. La violence urbaine est un problème réel pour les travailleurs, qui ne peut pas être traité avec la démagogie et les intérêts mesquins des bourgeois et leurs politiciens. Une politique de sécurité publique efficace exige d’être construite par la participation de la population, le combat contre le racisme et les inégalités et par la résolution des problèmes structurels qui sont aggravés par les politiques de coupes.

En unifiant les travailleurs et les pauvres de Rio, il faut occuper les rues pour exiger le rétablissement des services publics et la fin de la militarisation ! Au lieu des gouvernements capitalistes ou des militaires avec des pouvoirs arbitraires, il faut construire une vraie alternative politique des travailleurs et des pauvres !

Pedro